psychose infantile  - formation pour Infirmier de Secteur Psychiatrique - programme officiel enseigné sur 3 ans entre 1979 et 1994 -

 FORMATION DE BASE POUR SOIGNANT

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PSYCHOSES  INFANTILES   ET

ORGANISATIONS  PSYCHOTIQUES

 

 

 

Classification des psychoses :

  1. Psychoses précoces, comprenant:

    1. autisme et psychoses autistiques

    2. psychoses à expression déficitaire

    3. dysharmonies évolutives de structure psychotique;

  2. Psychoses de la phase de latence;

  3. Psychoses de l'adolescence (non traitées ici);

  4. Psychoses de l'adulte (non traitées ici).

 

1/ Psychoses précoces

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a) autisme et psychoses autistiques

- l'autisme primaire -

Son mode de début est difficile à préciser, et variable selon les auteurs. Néanmoins ce seront toujours des perturbations pathologiques précoces, c'est à dire avant 1 an, bien que les manifestations ne se remarquent souvent que plus tard. On observe alors des dysharmonies majeures, avec décalage de plus en plus évident entre l'émergence des fonctions perceptivo-motrices et leur défaut d'investissement. C'est en fait le décalage entre ce que peut faire l'enfant et ce qu'il fait réellement. Les parents ne sont en général inquiets qu'à partir de la deuxième année.

 

Au niveau clinique, nous notons:

A ces âges-là, plus la mère comprendra son bébé et sera proche de lui, plus les troubles du petit seront longtemps méconnus. Par-contre une mère qui ne comprend pas son enfant en parlera tôt et fera découvrir rapidement la maladie.

Notons que l'observation de ces troubles ne signifie pas forcément que l'enfant soit psychotique, ou autiste.

Il arrive que l'enfant acquière parallèlement la station assise, le contrôle sphinctérien, la marche, la préhension etc... au même moment que les autres; Seulement de sa part il y aura un manque d'intégration de ces fonctions.

 

Le tableau constitué révèle plusieurs particularités.

Dans l'évolution, on distinguera l'autisme primaire (forme calme, traitée ci-dessus) de l'autisme secondaire (forme agitée) et des psychoses autistiques (psychose symbiotique et forme intermédiaire).

 

- l'autisme secondaire -

On observe chez les bébés des comportements normaux jusqu'à ce qu'un évènement traumatique survienne. Les parents se rendent alors brutalement compte que quelque chose ne va pas. Mais il semble que ces évènements déclenchants ne fassent que révéler ce qui ne se voyait pas. L'enfant devient alors instable, sans se permettre de répit, avec beaucoup d'agressivité (à l'inverse des autistes primaires), de stéréotypies, de tournoiements. On peut voir qu'ici l'isolement se manifeste dans l'agitation, et l'enfermement dans le mouvement.

 

- les psychoses autistiques -

Nous distinguerons 2 formes : les psychoses symbiotiques et les formes intermédiaires.

  1. Dans les psychoses symbiotiques, le premier développement est dit "normal". Une désorganisation survient vers 2 ans à la suite d'un évènement minime vécu comme traumatisant. Ce pourra être une séparation maternelle temporaire, une hospitalisation, une douleur, une maladie etc... L'état psychique se transforme, l'enfant perd ce qu'il a acquis. Affectivement, on observe un désintérêt total, et un arrêt d'investissement dans le langage. L'enfant devient hypotonique, flasque. Pourtant, dés que la mère se sépare de lui, il ressent une angoisse intense et catastrophique. La présence de la mère a donc une action calmante. Par ailleurs, l'enfant tyrannise sa mère, et celle-ci lui sert d'Objet contra-phobique. Notons que dans le cas d'une psychose symbiotique, et dans la mesure où la présence de la mère le rassure, l'enfant pourra tirer parti des nouvelles expériences (à l'inverse, un enfant autiste ne tirera pas parti des expériences nouvelles);

  2. Formes intermédiaires : on remarque dans le fonctionnement de ces enfants des positions autistiques et des positions symbiotiques. On peut donc dire qu'il y a deux polarités, à savoir une polarité autistique où l'isolement est une défense, et une polarité symbiotique où la communication provoque une telle panique que l'enfant se colle à la mère.

Aussi peut-on dire qu'une des évolutions favorables sera, pour l'enfant autiste, de devenir symbiotique.

 

Notion thérapeutique

 

Savoir soi-même gérer l'angoisse que l'enfant provoque est thérapeutique car on lui communique le calme et la manière d'y parvenir. Dans l'isolement réussi, l'autre n'existe pas et l'enfant est rassuré, se sent sécurisé. Quand un autiste progresse dans la thérapie, il traverse des moments très durs (automutilations, agressivité...), et fait vivre cette violence à sa famille, son entourage.

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b) psychoses à expression déficitaire

C'est l'intrication d'une relation psychotique et d'une symptomatologie déficitaire. C'est en fait la conjugaison de symptômes rattachables à une déficience ou à un retard de développement de l'enfant, et de symptômes exprimant une 'façon d'être au monde', de réagir par le biais de comportements, d'attitudes ou de dires dont le caractère est psychotique.

Toutes les psychoses comportent, quand elles s'expriment, une réduction de l'efficience dans les premières années de la vie. Le potentiel est intact mais ne sera pas utilisé, et le déficit deviendra arriération au fur et à mesure du développement.

 

Mode de début : on note une dysharmonie dans le développement psychologique et relationnel, avec par exemple un retard électif au niveau du langage, ou un retard homogène sans trouble de la relation. Le début des troubles est parfois rattaché à un épisode affectif ou organique, avec éventuellement une réelle atteinte nerveuse. Mais dans tous les cas, il s'agit d'enfants qui ne présentaient rien de pathologique auparavant, du moins rien qui ait été décelé.

 

Le tableau constitué révèle plusieurs particularités.

Évolution

 

Chaque enfant est un cas particulier. Néanmoins on pourra distinguer 4 formes d'évolution.

  1. Formes d'évolution progressive : le retard du début est imputé à une carence affective ou sensorielle. Les troubles psychotiques apparaissent tardivement. On parle alors de "psychotisation d'un processus déficitaire de base". Mais on pourra toujours se demander s'il s'agit en fait d'un enfant débile qui s'est psychotisé, ou alors si c'est une psychose déficitaire dont le caractère psychotique n'est apparu que tardivement. Autrefois ces enfants étaient nommés des "arriérés";

  2. Formes très précoces : ces formes allient les deux tableaux déficitaire et psychotique;

  3. Formes à versant psychotique : dans ces formes de psychose à expression déficitaire, le versant psychotique sera prévalent, et les déficits intellectuels seront imputables au déficit psychotique;

  4. Débilité : certains enfants dépistés tardivement seront étiquetés "débiles" par manque de diagnostic.

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c) dysharmonies évolutives de structure psychotique

Cela concerne les enfants qui ont entre deux et trois ans. On pourra néanmoins retrouver ces dysharmonies plus tard mais il faudra alors tenir compte de leur évolution. Notons que l'on parle de retard mental quand l'enfant peut rattraper ce retard, et de déficit quand il ne peut y avoir récupération. La dysharmonie s'appuie sur trois notions.

  1. Un déficit intellectuel : cette déficience peut être accentuée par des troubles de la sphère instrumentale (langage, motricité), par des perturbations relationnelles, des inhibitions. Si on pratique des tests de niveau, on obtient ici des résultats discordants;

  2. Des troubles de la personnalité : ce seront des troubles du type de la névrose, ou de la pathologie du caractère, ou encore de type psychotique;

  3. Une évolutivité : on parle de dysharmonie précoce avant 4 ans. On peut retrouver des éléments déficitaires, et la chronologie des acquisitions montre des ruptures, des arrêts de développement. Les perturbations relationnelles sont variables et toucheront la sphère de l'oralité, se manifesteront au niveau du sommeil, ou de la propreté. On pourra aussi observer de l'agressivité, de l'inhibition, de l'isolement, ou encore des phobies, des manifestations psychosomatiques... Après 4 ans, on observera l'évolution soit sur un versant névrotique, soit sur un versant psychotique. Le versant névrotique sera caractérisé par une anxiété plus nuancée, avec des manifestations de type phobique, obsessionnelle ou hystérique. Il y aura une inhibition avec conduites d'échecs, et des échanges sado-masochistes vis à vis de l'entourage. Notons aussi de l'asthénie, et de l'apathie. L'évolution de ces dysharmonies à noyau névrotique va vers une déficience intellectuelle et la disparition des troubles relationnels. Le tableau final sera celui du débile mental. Le versant psychotique sera caractérisé par un déficit intellectuel, et une anxiété envahissante, qui sous-tendent des phases d'agitation ou de retrait. Ce seront des enfants menacés fantasmatiquement, avec troubles importants du langage et de la motricité en lien avec le déficit et les troubles de la personnalité. L'enfant se repère mal et s'attache de façon contraignante à une personne. Ce sont des enfants qui passent par des phases de régression.

Analyse de Mélanie Klein intitulée

"Psychose et phase infantile dépressive".

 PSYCHOSE ET PHASE INFANTILE DÉPRESSIVE

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Psychoses de la phase de latence

 

La phase de latence concerne l'enfant entre 4 ans et la puberté. Mais il faut bien noter que la phase de latence est un concept qui n'a pas de répercussion psychologique chez ces enfants. Il pourra s'agir soit de psychoses précoces qui continuent à évoluer, soit de psychoses qui se manifestent au-delà de 4 ans. Dans ce dernier cas, on notera une rupture de la courbe de développement de l'enfant, progressive ou brutale.

Néanmoins, comme on ne sait pas ce qui se passait avant, on peut penser que l'extériorisation de la psychose s'est faite tardivement, et qu'elle ne s'est alors révélée qu'à ce moment-là.

Ces enfants ont acquis le langage et ont été confrontés à un mode de vie familial et social assez développé. On pourra donc avoir toutes sortes d'éléments cliniques, comme par exemple des symptômes névrotiques, caractériels ou déficitaires.

Il n'en reste pas moins certains traits spécifiques à la psychose:

 

 

- formation pour Infirmière et Infirmier de Secteur Psychiatrique -

- programme officiel enseigné sur 3 ans entre 1979 et 1994 -

 

Liens utiles:

 PSYCHIATRIE INFIRMIÈRE : PSYCHOPATHOLOGIE ENFANT

Intervention orale de Mme Dirheimer, sept. 86

Retranscrite par Mr Dominique Giffard,

pour le site "Psychiatrie Infirmière" : 

http://psychiatriinfirmiere.free.fr/,

références et contact e-mail.

Témoignage: pourquoi la

violence psychotique ?

 POURQUOI LA VIOLENCE PSYCHOTIQUE ?

 

bibliographie

 

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MAJ 19.02.12