cours psychologie    - formation pour Infirmier de Secteur Psychiatrique - cours de Mr Giffard -

 FORMATION DE BASE POUR SOIGNANT

COURS  de  PSYCHOLOGIE

 PSYCHIATRIE INFIRMIÈRE : COURS DE PSYCHOLOGIE

La grossesse

La naissance

La petite enfance

. stade anal

. stade phallique

. Oedipe

La latence

L'adolescence

L'âge adulte

Le couple

Le travail

La vieillesse

L'agonie

 

Bibliographie

 

Avis important

 

 

Dictionnaire de psychologie

Gardez-le dans un coin du bureau  !

 

 

Interventions orales de Mme Huguet, 84-85.

Écrit, complété, mis à jour par Mr Dominique Giffard

pour le site "Psychiatrie Infirmière": psychiatriinfirmiere.free.fr/

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LA GROSSESSE

L’histoire de l’enfant commence dans l’imaginaire des parents. On l’imagine grand, beau, fort et plus tard riche. A partir du moment où on est deux (couple), on est déjà trois, même si l’enfant n’est pas encore pensé consciemment. Il y a toujours dans le désir d’avoir un enfant un besoin personnel à assouvir. Durant les 9 mois de grossesse, les parents font le deuil de l’enfant imaginaire.

On divise les 9 mois en 3 périodes.

1ère période : incorporation. Il faut acquérir l’identité maternelle, l’assimiler d’après la propre histoire de la femme, quand elle était nourrisson, d’après ses rapports avec sa propre mère, son propre père, sa conception de l’enfant. Cela provoque chez elle une régression. Elle se voit petite-fille, elle rêve beaucoup de son enfance (souvenirs). Elle pourra aborder sa grossesse soit comme un événement heureux, valorisant, soit avec l’angoisse due à la déformation corporelle, à la fatigue. L’ambivalence des sentiments de refus et d’acceptation pourront entraîner des vomissements, des malaises, des dégoûts…de l’instabilité. Les modifications hormonales toucheront l’humeur, la sexualité… La femme s’installe dans son nouveau statut, non sans heurts.

2ème période : l’enfant est accepté, il bouge, se distingue de la mère. C’est une période sereine. La femme se suffit à elle-même, son corps s’épanouit. Elle ressent une grande sensibilité au monde extérieur. Elle a retrouvé son dynamisme et éprouve beaucoup de bonheur à fabriquer son fœtus (notons qu’à ce niveau là, certaines femmes ressentiront de l’angoisse à l’idée de porter un être vivant, étranger à elles et vécu comme un parasite). La femme commence à concevoir son enfant comme différent d’elle. Le père acquiert son identité de père. Il aide psychologiquement la mère à porter l’enfant.

3ème période : travail de séparation. Les parents confrontent l’enfant imaginaire à l’enfant réel. Un processus de deuil commence. L’enfant existe. Le processus de deuil doit être achevé à l’accouchement. L’enfant naîtra réel, autonome et différent. La femme pense à son accouchement, craint les douleurs, le risque de l’enfant mort-né, ou anormal.

L’enfant imaginaire est là pour combler un manque chez les parents. Après la naissance, l’enfant devient d’un coup réel. Cela n’est pas toujours accepté par les parents. Le deuil est donc là nécessaire.

Cas de malformation à la naissance : ce qui est important n’est pas qu’un enfant soit incomplet mentalement ou physiquement, mais la façon dont les parents vivent cette incomplétude. Ils pourront y voir une punition, renforçant ainsi la tare chez l’enfant, le confirmant dans son état d’infériorité. Il pourra aussi y avoir de la culpabilisation vis à vis des grands-parents, qui eux ont bien réussi leur travail. Le rôle maternel sera alors plus difficile à acquérir.

 

 

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Intervention orale de Mme Huguet, nov. 84.

Texte écrit, complété et mis à jour par Mr D. Giffard

pour le site "Psychiatrie Infirmière": psychiatriinfirmiere.free.fr/

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LA NAISSANCE

Dés son 5ème mois, le fœtus rêve. La période de rêve correspond avec celle de la mère, et la tension du rêve est en corrélation avec celle de la mère. La naissance est un choc profond pour le fœtus, car c’est un changement radical de milieu, de façon de vivre... etc. Le fœtus endure beaucoup plus de douleur que ne le pourrait l’adulte. D’après Otto Rank, le traumatisme de la naissance serait un réservoir d’angoisse pour plus tard. Cette mise à mort, en s’élaborant, serait le prototype de toutes les angoisses futures devant le danger.

On imaginait auparavant l’individu comme un vase vide que l’on remplit tout au long de l’existence. Ainsi fallait-il apprendre à marcher, à parler…à un enfant qui n’était rien au départ. Actuellement, la démarche est inverse : l’enfant est tout au départ. Il choisit (pour former sa personnalité), et écarte tout ce dont il n’a pas besoin. Il se spécialise. La personnalité est donc ici quelque-chose qui se ferme.

L’enfant naît inachevé au point de vue biologique. Par contre, son système relationnel est très complexe. Il y a spontanément re-création d’une symbiose (état de non-distinction) entre l’enfant et sa mère. Quand il a faim, la mère lui donne aussitôt à manger. Il n’a pas besoin de réclamer pour assouvir. Il croit donc créer lui-même sa propre satisfaction, et vit dans l’illusion de n’avoir besoin de personne. Il  se confond avec la mère et ne reconnaît pas le monde extérieur. Aucune notion de temps ou d’espace n’existe. Les perceptions de son corps sont très diffuses. Le bébé a un état alterné de sommeil et d’éveil. Le principal moyen de communication se fait, entre la mère et l’enfant, par le biais de la nourriture : c’est ce que l’on appelle le Stade Oral, avec présence de 2 zones érogènes: la bouche et la peau. En privilégiant la nourriture, la mère va donner un sens à l’acte de manger. L’enfant comprend ce mode de relation, l’accepte et l’utilise à son gré. Quand l’enfant tête le biberon, ce n’est pas seulement pour se nourrir, mais surtout pour assouvir un besoin de décharge motrice. Ainsi un biberon vide pourra souvent lui suffire.

 

Naissance du plaisir

 

Le bébé mémorise l’enchaînement:

 

·  Besoin        entraîne        Satisfaction        entraîne        Plaisir

Une fois cette mémorisation accomplie, l’enfant recherchera ce plaisir pour lui-même. Il sucera son pouce, une sucette… mais il sait se passer de l’alimentation pour trouver son plaisir.

 

Au Stade Oral, il y a 2 systèmes de régulations.

1 système de régulation externe, représenté par la mère. Elle s’occupe de tous les besoins de l’enfant, entretenant l’illusion symbiotique. Elle est le principal stimulateur de l’enfant en le caressant, en le nourrissant… mais peut aussi protéger ses excitations, et les arrêter. La mère est ainsi le régulateur externe de l’enfant.

1 système de régulation interne, représenté par la vie mentale. L’enfant est dominé par ses pulsions. (La pulsion est une poussée obscure d’origine corporelle faisant tendre l’organisme vers un but: éliminer la tension, au moyen d’un Objet apportant la satisfaction). Chez le petit-enfant l’Objet est partiel dans le sens où il s’agit d’une partie du corps de la mère (le sein ou le biberon). Le système de régulation interne de l’enfant est constitué par les fantasmes (représentations mentales élaborées à partir du senti). Les fantasmes l’aideront à apaiser ses tensions.

 

Les pulsions

2 grandes pulsions : la pulsion de vie (éros) et la pulsion de mort (thanatos).

Dans les pulsions de vie, on compte la pulsion d’auto conservation, la pulsion sexuelle. Ces pulsions ont pour fonction de maintenir l’organisme, de lier les énergies.

Les pulsions de mort font tendre l’organisme vers un état zéro, vers la destruction. En font partie les principes de répétition, de chronicité, de régression.

Attention à ne pas confondre la pulsion et l’instinct, qui est quelque-chose d’uniquement biologique.

 

La pulsion a deux aspects:

  1. un aspect somatique (excitation érogène);

  2. et un aspect psychique (manifestation de la pulsion dans la vie psychique).

L’aspect psychique de la pulsion sexuelle s’appelle la Libido. La Libido peut se tourner soit sur le Moi (narcissisme), soit sur les Autres (Objectale).

Les fantasmes sont les manifestations des pulsions. Ils permettent de libérer la tension, de prévenir la frustration vis à vis de la réalité extérieure. Ces pulsions représentent les possibilités offertes à l’enfant pour son développement psychique. Le premier sourire vers 3 semaines est la première socialisation, amorce d’une communication autre qu’alimentaire. Pour obtenir cet échange, il est nécessaire qu’il y ait le 'masque' formé par le front, les yeux, le nez et la bouche (« gestalt »).

 

 

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Intervention orale de Mme Huguet, nov. 84.

Texte écrit, complété et mis à jour par Mr D. Giffard

pour le site "Psychiatrie Infirmière": psychiatriinfirmiere.free.fr/

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LA PETITE ENFANCE

Le nourrisson a une vie mentale et somatique très proche du pulsionnel, c’est à dire commandée presque exclusivement par les besoins archaïques. Du monde qui l’entoure et le domine n’existe que ce dont il a besoin. Tout ce qu’il croit et ressent existe, car il ne fait pas la part du réel et de l’imaginaire.

Définition du "ça": c’est le pole pulsionnel de la personnalité, la partie la plus chaotique et la plus obscure. C’est entièrement le domaine de l’instinctif, du biologique qui ne connaît ni règle de temps ou d’espace, ni interdit. De ce fait les choses les plus contradictoires peuvent y exister. Le "ça" est régi par le seul principe de plaisir. Deux aspects se distinguent: l’héréditaire (sexualité et agressivité propres à l’espèce) et l’acquis (formes que prendront cette agressivité et cette sexualité).

Ce monde qui baigne le nourrisson s’exprimera à travers le lait, formant ainsi un complexe Mère-Sein-Nourriture. Ce liquide, d’abord extérieur à l’enfant, passe à l’intérieur de son corps. Par cette incorporation le lait acquiert une grande valeur émotive, et l’enfant s’attire ainsi toutes les merveilleuses qualités qu’il lui attribue, autant physiques que mentales. C’est une source de jouissance. Il se sent investi des qualités de ce lait. Le lait est une entité aussi vivante que lui, bienfaisante. Mais le lait a aussi des qualités destructrices: il se fait attendre quand l’enfant a faim, il provoque des vomissements…Le bébé incorpore aussi malgré lui ce lait destructeur, qui contient en lui un danger inconnu, menaçant. Un système de défense se met alors en place. C’est le Clivage de l’Objet. Il y a un lait gratifiant et aussi un lait mauvais, persécutant. La tendance naturelle est de s’approprier le "bon" et de rejeter ce qu’on n’aime pas. La personnalité se forme à travers les mécanismes d’introjection et de projection. L’adulte retiendra de ceci la cohabitation de 2 mères: la mère idéale et, en discordance, la mère réelle.

Définition de l’Imago : personnage interne que l’on a fabriqué. Prototype inconscient d’un personnage qui va orienter toutes nos relations par la suite. Ce qu’on pense, ce qu’on ressent d’un individu n’a rien à voir avec la réalité. Ainsi l’Imago de la bonne mère s’exprime dans le personnage de la fée, tandis que l’Imago de la mauvaise mère sera représenté par la sorcière.

Vers 2 mois

Premières réactions en présence de l’adulte. Le nourrisson fixe les yeux de la mère pendant la tétée. A travers le regard de sa mère, il se voit lui-même s’y reflétant. Il découvre les sentiments et se les approprie. Le sourire est une réponse (fonction de miroir). Le rythme des tétées va amorcer la notion du temps. Il commence à découvrir son corps, s’oriente d’après la voix humaine.

Vers 6 mois

Les sourires sont volontaires. La constitution de l’Autre s’est faite à travers le système Présence-Absence. C’est de l’expérience de la frustration, due à l’attente, que naît l’Objet extérieur. Cette absence force l’enfant à recréer mentalement un univers de représentations mentales. Cet univers psychique l’aide à patienter jusqu’au retour effectif de la mère. Ainsi, il perçoit l’existence de l’Autre sur un fond d’absence. Ce mécanisme est la fonction symbolique. Un cas pathologique se présente si par malheur l’enfant de 6 à 12 mois perd trop souvent sa mère. On observera premièrement chez lui une demande excessive suivie un ou deux mois plus tard d’un repli puis d’un début de dépression. Son évolution psychique se bloque alors.

De 6 à 8 mois

Le visage de la mère est reconnu et privilégié. L’Objet est total, dans toute sa complexité de personne. L’enfant fait la différenciation entre les diverses personnes qui gravitent autour de lui. Tous les visages familiers déclenchent le sourire, les autres font naître méfiance et évitement. Souvent d’ailleurs, l’enfant déçu de ne reconnaître la mère dans le visage étranger, se mettra à crier.

Huitième mois (et l’angoisse du -)

La relation affective que l'enfant entretient avec les autres, de symbiotique (relatif à un soutien mutuel) devient anaclitique (conscience de ce soutien). Désormais l'enfant sait qu'il a besoin de la mère. Le "Moi" se forme en même temps que se forme l'Objet extérieur, l'un n'existant que par rapport à l'autre. C'est une période très importante de distinction, que ce soit extérieur/intérieur ou Moi/Autre.

Création du jouet. C'est un objet transitionnel, qui sera le plus souvent doux, mou, chaud... Cet objet représente la mère, dans son absence comme dans sa présence. C'est à la fois la frustration et la gratification. L'adulte n'abandonne cet objet qu'à la condition d'avoir réussi à diffuser sa fonction dans l'espace qui l'environne, que ce soit à travers les cigarettes, le langage, etc...

L'amour maternel. Le nourrisson tend souvent à faire régresser ses parents. Ces deux mots: "amour maternel", viennent de Jean Jacques Rousseau. Avant, et jusqu'au 12e siècle, les parents avaient droit de vie et de mort sur leurs enfants. Du 13e au 18e, l'enfant n'a aucun statut dans la famille. Les manifestations de cajolerie et de tendresse étaient considérées comme faiblesse et pêché, l'allaitement était ridicule, rendant l'enfant vicieux Þ Recours aux nourrisses chez qui ils restaient 5 ou 6 ans, avant de se trouver placés chez les Sœurs ou les Frères. La médecine infantile était inexistante: on ne peut soigner un client qui ne dit pas de quoi il souffre ! Dans la fratrie, l’aîné des garçons avait tous les droits. Les cadets devaient choisir carrière dans l’armée ou la religion.

Avec Rousseau, les choses changent. Vers 1715 on a réglementé la profession de nourrisse. L’état s’est aperçu que l’enfant était une richesse potentielle. Les statuts de la mère et de l’enfant changent (matriarcat mental). Les familles nombreuses sont exemptes d’impôts. Les mariages se font de plus en plus par amour. La mère est devenue génitrice et éducatrice.

La fonction maternelle. Les mères actuelles ont des compétences naturelles pour communiquer avec le nourrisson. Le bébé est un être social ayant une vie mentale, forçant les parents à communiquer avec lui, à régresser à un mode d’interactions archaïques. Les comportements parentaux sont plus intenses, plus répétés que pour une communication entre adultes, utilisant ici l’expression faciale, la voix, le contact physique… Tout ceci forme des séquences répétitives qui facilitent l’apprentissage du nourrisson: il devient bientôt capable d’anticiper sur la séquence, contrôlant ainsi une petite mais certaine maîtrise sur l’Autre. Le bébé est actif et possède un répertoire de capacités mentales et motrices. Il distingue d’abord le mouvement, s’intéresse à la complexité visuelle ou sonore. A trois mois il sait rompre l’interaction: il a assimilé la coordination occulo-céphalique. Quand l’enfant est tout seul, il se met en état d’inactivité alerte. Toutes les stimulations qui pourront alors survenir seront source de plaisir.

Plaisir au stade oral (réceptivité et appel, faim de stimulations). L’enfant oscille dans des états diversifiés de symbiose, de retrait sur soi, de dépression et d’échange. Il lui faut tous ces états, et de manière équitable. Le stade oral prend fin lorsque le nourrisson est prêt à manger du solide (sevrage), époque décidée, car sentie, par la mère.

 

 

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Contrôle de connaissances, nov. 84.

Texte extrait, écrit et reproduit par Mr D. Giffard

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RÉSUMÉ

De quels systèmes de régulation dispose l’enfant ?

· Régulation externe : rôle tenu par la mère. Elle stimule les zones érogènes de l’enfant ® Rôle d’excitation. Elle a aussi un rôle de protection, de pare-excitation ® rôle de contenant (quand il pleure et que la mère console l'enfant par exemple).

· Régulation interne : forces somatiques et psychiques faisant tendre l’organisme vers un but qui sera d’éliminer la tension.

Définir la pulsion

Elle se manifeste par le fantasme. On distingue:

  1. ·  sa source : organique et somatique;

  2. ·  son but : éliminer la tension;

  3. ·  l’objet : interne ou externe, partiel ou total.

La relation d’objet au stade oral

Symbiotique    ®    8ème mois    ®    Anaclitique.

Communication et inter-communication durant la première année

L’enfant n’est pas passif. Il retient, au moyen du regard ou des mouvements, l’attention de la mère.

Nature de la vie fantasmatique de l’enfant

Elle est avant tout de nature orale, avec le mécanisme d’incorporation, s’appropriant les qualités du lait et ses défauts. Le bébé interprète ainsi la relation cause-effet. Fantasmes de bien-être après le plaisir du bain, le repas…

 

 

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Intervention orale de Mme Huguet, nov. 84.

Texte écrit, complété et mis à jour par Mr D. Giffard

pour le site "Psychiatrie Infirmière": psychiatriinfirmiere.free.fr/

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Stade anal

Conditions d’émergence

Loi céphalo-caudale : elle permet la maturation de la tête à la queue, c’est à dire entre autre le redressement de la tête, l’assise, la marche. Cette loi permettra l’éducation sphinctérienne une fois la marche acquise ® développement d’abord moteur, puis organique.

Aspect éducatif : l’exigence de propreté vient de la mère. Elle déplace l’intérêt de l’enfant de la bouche vers le rectum. Il est nécessaire que ces deux aspects (loi céphalo-caudale/éducation) interviennent dans cet ordre pour qu’émerge chez l’enfant le stade anal. La mère déplace chez lui le champ de gratification, amenant l’enfant à s’intéresser à l’anus comme zone érogène.

Définition de la saleté

La saleté dépend d’un système codé suivant (et relativement à) l’individu, le lieu… etc. Elle est ainsi le sous-produit d’un ordre, d’un triage, plus culturel qu’autre chose. L’enfant ne connaît pas cette sélection. C’est la mère qui lui transmettra l’attitude à adopter vis-à-vis des saletés, et qui lui indiquera où elles sont.

Primauté de la zone anale

C’est une zone de passage, de communication entre l’intérieur (le corps de l’enfant) et l’extérieur (un individu de la réalité). La source pulsionnelle sera l’anus et, par extension, tout l’intérieur du corps (tandis que l’oralité valorisait l’extérieur en tant que surface). L’objet de plaisir de l’enfant sera le boudin fécal.

Le boudin fécal : c’est un excitant de la zone érogène.

C’est une partie du corps, vivante et valorisée.

C’est enfin une monnaie d’échange.

 

Désormais l’enfant maîtrise son corps : l’aspect volontaire est très important. L’enfant se rend compte qu’il y a quelque chose qui veut sortir. Il se rend compte qu’il est possible d’empêcher cette sortie ® Plaisir de rétention.

Puis il se rend compte qu’il devient agréable de laisser sortir ® Plaisir d’expulsion.

Liée à ce plaisir, il y a l’impression de perdre chaque fois une partie de son corps. Cela lui donne l’angoisse de perdre quelque chose d’important, qui touche à l’intégrité de son corps (c’est à cette période que l’enfant démonte, et regarde à l’intérieur des jouets). L’enfant n’a aucune répugnance pour son produit: il l’explore activement, le montre…etc. C’est la mère qui transmettra sa répugnance.

Relation d’Objet au stade anal.

Relation ambivalente (agressivité/don). L’objet fécal prendra une signification selon l’objet maternel. L’enfant est aimé de l’intérieur. Son corps contient quelque chose de bon, un trésor qu’il pourra échanger contre l’amour de la mère. C’est une récompense que de faire ses excréments quand et où la mère le veut: expérience où le Moi de l’enfant s’affirme. Il aura besoin de tester de temps en temps sa toute-puissance en désobéissant à la mère. Elle demande, il dit "non !"

La mère considère les matières fécales en objet de dégoût. L’enfant doit refouler ses possibilités de plaisir: l’anal devient symbole du défendu, de l’interdit. L’enfant sent quelque chose de mauvais à l’intérieur de son corps ® Angoisse de sa part. Il a l’impression de détenir un poison. S’il se retient exagérément, il joue avec le danger, et le plaisir qu’il peut éprouver augmentera avec la peur. La rétention est vécue comme une opposition à la mère et l’expulsion comme une projection d’agressivité vis à vis d’elle. Les matières fécales, trop bonnes pour être données, seront gardées longtemps. Ces attitudes se retrouveront par le suite dans la vie de l’adulte, à travers les comportements d’avarice, de don, ou de prodigalité. L’enfant s’identifie à son boudin fécal. Investissement d’amour et/ou d’agressivité.  

Clivage : 2 sentiments opposés vis à vis d’un même objet, et apparaissant alternativement.

Ambivalence : coexistence de 2 sentiments opposés vis à vis d’un même objet, apparaissant entremêlés à la conscience.

L’enfant, en passant du clivage à l’ambivalence, marque son passage à une affection plus mature. Cette ambivalence va s’étendre à toutes les autres relations, comme: activité/passivité ; pouvoir/subir; obéir/désobéir; posséder/être vidé; sadisme/masochisme.

Notons à ce niveau un stade bi-sexuel : actif dans l’expulsion et passif dans la rétention.  

Autonomie du Moi

Moi : partie de la personnalité en contact avec la réalité extérieure (issue du Ca, confronté à la réalité) construite grâce aux gratifications successives.

Désormais l’enfant décide, dispense son bon-vouloir, dirige son corps. L’estime de soi dépend de l’estime des autres pour soi: si la mère insiste trop sur la socialisation, l’enfant aura l’impression de subir, de ne pas décider pour (et par) lui-même, d’avoir un Moi dévalorisé. Si la mère insiste surtout sur le plaisir, l’enfant aura l’impression qu’avant de faire quelque chose pour quelqu’un d’autre, il le fait pour lui. Il décide de sa vie, de son plaisir, affirme son Moi. Son autonomie n’est pas diminuée si de son propre chef il décide de faire plaisir à la personne qu’il aime.

Autonomie corporelle : maîtrise des sphincters.

Autonomie relationnelle : choisir de faire plaisir.

Naissance de la notion d’échange (monnaie d’échange).

(et naissance de la notion de représentant)

La monnaie d’échange est ici représentée par le boudin fécal qui va médiatiser la relation entre l’enfant et son entourage. Il échange son bon-vouloir contre l’approbation de la mère. Ce sera l’approche d’une autre façon de vivre. Par ce biais, l’enfant manipulera le mot. Émergence du « non » qui lui sert à s’affirmer. Il met ainsi la mère à distance. D’agressé, il devient agresseur. Il inaugure la communication sémantique, évitant les passages à l’acte. Besoin de jouer.

Le jeu: il est mis au service de son affectivité. L’enfant jouera toutes les situations où il est dominé. Avec l’eau, le sable, la pâte à modeler, il retrouvera son vécu du stade anal: remplissage et vidage de flacons… etc. C’est aussi l’époque des animaux martyrs: jeux de sadisme à l’encontre des plus petits, des insectes… La fonction du jeu est très importante au niveau de l’apprentissage. Le plaisir qui lui est lié est un plaisir de maîtrise.

 

 

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Intervention orale de Mme Huguet, nov. 84.

Texte écrit, complété et mis à jour par Mr D. Giffard

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Stade phallique (vers 4 ans)

Jusque-là le père était vécu comme une mère auxiliaire. L’enfant va découvrir que le père a en fait une fonction bien particulière. Il apparaît menaçant, car inconnu, représentant une menace potentielle. L’enfant se rapproche de la mère. Il vient de se rendre compte que le père intéresse beaucoup la mère, et quelque fois malgré ses revendications d’enfant ® Attitude de colère et d’admiration pour ce personnage qui accapare la mère. L’enfant vient de juxtaposer la fonction parentale du père vis à vis de lui, avec la fonction d’amant vis à vis de la mère. C’est un partage difficile que celui qui lui est demandé. L’enfant se trouve plongé dans sa première solitude d’humain. Il se replie vers lui-même.

Découverte du corps : l’enfant se focalise sur un point très important de son corps, ses organes génitaux. Déplacement entre érotisme anal et érotisme urétral. L’enfant découvre que certaines personnes ont un pénis et d’autres n’en ont pas. Il y a donc ainsi ceux qui en ont, et ceux qui n’en ont pas. Toutes les grandes personnes doivent avoir un pénis. Il pose beaucoup de questions sur la procréation, la sexualité, la grossesse, les relations entre les parents… Faute de comprendre les réponses, il répondra à sa manière. Il ne peut pas admettre ce qui ne correspond pas à sa croyance fondamentale. La fécondation est reliée pour lui à ce qu’il connaît déjà, comme l’ingestion d’aliments, le baiser… Pour certains il suffit d’exhiber ses organes génitaux pour avoir un bébé. La naissance est anale, ou par l’ombilic. Ils élaborent aussi le phantasme de la "scène primitive". L’enfant peut avoir été témoin d’un coït des parents, ou seulement imaginer ce qu’il peut se passer quand il est exclus (arrivé à l’age adulte, on retrouve ce ressenti quand, à entendre chuchoter 2 personnes connues, on s’imagine être exclus et persécuté).

 

Les 4 fantasmes originaires

Fantasme de la scène primitive;

Fantasme de séduction;

Fantasme de castration;

Fantasme d’abandon.

 

 

Souvent, dans le fantasme de la scène primitive, l’enfant s’identifie à l’un des partenaires. Soit le "passif", soit "l'actif". Il l’interprète souvent comme une scène agressive de laquelle résulte pour lui un fantasme d’abandon énorme. Période de cauchemars, de besoin d’affection de la part de la mère… C’est à cette période qu’il demande à dormir dans le lit parental. Naissance du voyeurisme, visuel et auditif. Il recherche les différences anatomiques, il aime montrer son corps et se promener tout nu. Besoin de savoir, il cherche un objet précieux, inaccessible. Ce sont les prémices de la curiosité intellectuelle. L’enfant reste dans un registre très narcissique.

Il investit le pénis de plusieurs qualités, entre autres celle de toute puissance. Avec l’importance qu’il accorde au pénis, survient la peur de le perdre, l’angoisse de castration. (de même qu’il a eu peur de perdre la mère, puis les excréments, à ce stade il craint la perte de son pénis). Il n’y a aucune possibilité d’égalité entre les adultes et l’enfant. Il ne peut y avoir qu’un renversement de rôle, et appropriation des attributs supposés spécifiques à l’adulte (par ex: il met les chaussures de papa, le collier de maman… etc.).

Quand l’enfant aura grandi, les parents seront devenus petits à leur tour. Pour l’enfant, la castration est un manque imaginaire, une angoisse d’incomplétude. Cela concerne aussi bien le garçon que la petite fille. L’enfant se demande si l’adulte peut manquer aussi de quelque chose, s’il est vraiment aussi complet que l’enfant l’imagine.

L’angoisse de castration se focalise sur le père, celui-là même qui le rivalise auprès de la mère, celui qui "force" la mère à le délaisser (quand le père réel est inexistant, le rôle paternel est tenu par tout ce qui sépare la mère de l’enfant, que ce soit le travail dans la journée, ou un membre de la famille…). La figure paternelle va récupérer à son compte toutes les anciennes frustrations vécues par l’enfant.

On nomme "angoisse de castration" le phénomène transitoire, bénéfique et structurant;

Le "complexe de castration" est la fixation inconsciente de cette angoisse, future source de souffrances et d’auto punitions.

Le garçon

Il se sait détenteur du pénis. Cela lui permet de se valoriser, en l'exhibant pour se réassurer. Il s'identifie à son pénis et a très peur de la castration paternelle. Pour lutter contre cette castration, il pourra d'abord refuser psychiquement la réalité: "c'est pas vrai que les filles n'en ont pas; On ne le voit pas mais c'est à l'intérieur". Il pourra aussi penser que le pénis poussera chez les personnes qui n'en ont pas: "il n'y a pas de différences entre les petites filles et les petits garçons". Il pourra enfin voir le manque de pénis comme une punition: "c'est ceux qui le méritent bien qui n'en ont pas".

Le petit garçon résorbera le conflit par l'identification au père.

 

La fille

Elle sait qu'elle n'en a pas. Mais elle pourra aussi se persuader qu'il suffit d'attendre et qu'il poussera. Revendications phalliques: "je veux faire comme les garçons, je veux grimper aux arbres...". Elle commence ensuite à accepter son manque, mais contre un avantage: possibilité d'avoir des enfants. Elle demandera cet enfant au père (ce dernier est considéré comme séducteur). L'enfant est l'équivalent du pénis, celui-là même qui ressortira dans la tête de la future mère, comme enfant imaginaire qu'elle demande à son propre père: il faut que le deuil ait eu lieu à la naissance pour qu'elle reconnaisse le vrai père (son mari) comme père de l'enfant.

 

 

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Intervention orale de Mme Huguet, nov-déc 84.

Texte écrit, complété puis mis à jour par Mr D. Giffard

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Histoire d'Oedipe

 

 

Laïos est roi de Thèbes. Marié à Jocaste, il a un enfant: Oedipe. Les oracles annoncent que cet enfant, quand il aura grandi, tuera son père et épousera sa mère. Évidemment, Laïos n'est pas d'accord et décide de tuer l'enfant. Il confie cela à un guerrier qui, au lieu de le tuer, va le perdre dans la forêt. Un couple de bergers le recueille et l'élève. A la puberté, il va à la ville de Thèbes, sans savoir qui il est. Il rencontre un vieillard (son père, mais il l'ignore) qui, pour ne lui avoir pas laissé le passage, le combat. Oedipe le tue. A l'entrée de la ville, il rencontre le sphinx femelle défenseur de la cité, la terrorisant même complètement: elle a l'habitude de poser des énigmes aux habitants qui ne doivent la vie sauve qu'à une bonne réponse. Jusque là personne n'a pu répondre à ses énigmes. Le sphinx pose la devinette suivante à Oedipe: "quel est l'animal qui marche à 4 pattes le matin, à 2 pattes à midi et à 3 pattes le soir ?" Oedipe trouve la réponse (l'Homme) et rentre en héros à Thèbes. La ville lui propose de monter sur le trône, puisque la place est libre. Il épouse Jocaste, en a des enfants et durant 15 ans vit le bonheur. Puis la peste ravage la ville qui demande pourquoi à l'oracle: "la peste est la punition des Dieux vis à vis d'un parricide et d'un inceste". Oedipe découvre qu'il s'agit de lui. Il se crève les yeux de désespoir, Jocaste se pend. Antigone sa fille l'accompagne hors de la ville qui l'a chassé.

 

 

Oedipe du garçon. (3 à 5 ans)

Il reste attaché à son premier objet d'amour, la mère, mais cet attachement n'est pas entier. Il est ambivalent. Il veut la séduire.

Hostilité envers la mère qui lui a demandé beaucoup (aux divers stades) contre peu en échange estime t'il.

Rivalité envers le père, jalousie de sa puissance, de ses droits. Il y mêle l'amour, l'attachement: cette affection plus la crainte de la castration fait qu'il devient un "Oedipe inversé" où, paradoxalement, il a des phases durant lesquelles il séduit le père et rejette la mère. L'enfant s'identifie aussi à la mère et au père (impression de "complicité" entre hommes). Position homosexuelle. Être en bons termes avec le père atténue indéniablement la peur de castration. C'est l'identification au père qui va permettre au garçon de sortir de l'Oedipe (donc d'abord désir Oedipien, tempéré par la menace fantasmatique de castration, l'angoisse surmontée grâce à l'identification et fin de l'Oedipe).

 

 

Oedipe de la fille. 

Au contraire, chez elle c'est l'angoisse de castration qui la fait entrer dans l'Oedipe. Il y a changement d'objet d'amour. L'ambivalence de la fille vis à vis de la mère est plus accentuée que celle du garçon vis à vis du père (plus tard, les rapports entre femmes seront toujours plus compliqués, tandis que ceux entre hommes seront plus simples). L'agressivité de la fille vis à vis de la mère s'est élaborée au cours des expériences de sevrage, permettant plus facilement l'Oedipe inversé. Phénomènes plus compliqués, plus forts. Sentiments très mitigés vis à vis de la mère, présence de culpabilité. L'Oedipe traîne plus longtemps car il n'y a aucune menace extérieure pour l'obliger à arrêter la séduction vers le père. Elle renoncera par identification à la mère, lui permettant enfin d'habiter sa personnalité féminine. L'enfant Oedipien (enfant imaginaire) est un fantasme qui restera très longtemps chez la femme.

 

Nota : on appelle angoisse de castration tout ce qui est de l'ordre du manque.

 

 

La fonction symbolique de l'Oedipe

 

Le désir : se différencie du besoin en ce qu'il n'est jamais véritablement assouvi. On ne sait d'ailleurs jamais comment y répondre. L'enfant désire être tout pour sa mère : il cherchera quel peut être le manque de la mère pour le combler. Son désir est d'être le désir de la mère. Ce manque fondamental est, au niveau symbolique, le phallus. Désir originaire: fusionner avec la mère.

 

Cas pathologique : si la mère répond entièrement à cette demande, il devient objet de la mère. Il ne sera jamais sujet. C'est une entrée possible dans la psychose.

 

La Loi du Père : le père sera ici le médiateur. Il interviendra comme privateur, séparant l'enfant de la mère. Il interdit à l'enfant de fusionner avec la mère ("tu ne coucheras pas avec ta mère!" C'est l'interdit de l'inceste) et retient la mère de s'approprier son enfant. Cet interdit s'appelle : la Loi du Père. Pour que ceci s'effectue, il faut que la fonction du père soit reconnue par la mère, puis par l'enfant. La place de séparateur doit donc exister déjà dans l'esprit de la mère. Le père pourra être tyrannique, soumis, volage ou fidèle, il faudra néanmoins que la mère le reconnaisse comme séparateur (et non comme géniteur). Cette fonction Paternelle doit exister dans l'esprit de la mère dés le début. L'enfant lui, ne la découvrira qu'au moment de l'Oedipe.

 

L'enfant passe du statut de celui-qui-est le Phallus de la mère à celui-qui-veut-l'avoir. Il renonce ainsi à son désir. C'est une castration symbolique. Son désir véritable va être repoussé dans l'inconscient (refoulement originaire). Il assume ici un sacrifice. Cet interdit va libérer l'enfant, car désormais séparé de la mère, il pourra disposer de lui-même. Il va s'orienter vers l'avenir et s'engager dans la quête d'objets affectifs de plus en plus éloignés de l'objet initial.

Par l'interdit, l'enfant entre dans la culture. Il devient sociétaire. Il s'incère dans une structure familiale. Il ne peut y avoir coïncidence entre las liens d'alliance et de parenté. Cette loi de limitation préserve la famille, assure les générations contre la compétition continuelle et oblige l'individu à aller chercher ailleurs ses relations ® Loi de communication et d'ouverture du clan. L'enfant vit, au moment de l'Oedipe, une puberté psychologique fondamentale pour la conservation de l'ordre culturel. Il passe d'une histoire individuelle à une histoire collective, car il connaît sa juste position dans la société, ses droits et ses limites.

 

 

 Réel

Imaginaire 

 Symbolique

Papa géniteur

 Père autorité

(toute puissance)

 Fonction séparatrice

Pénis

Phallus imaginaire

(attribut de toute puissance)

 Phallus symbolique

Castration

(ablation des gonades)

Fantasmes d'absence ou de mutilation de l'organe sexuel

Sacrifice, renoncement

Besoin

Demande affective

Désir

Privation

Frustration

Manque

 

Fonctions du conflit Oedipien

  1. L'enfant passe d'une relation d'objet duelle à une relation d'objet triangulaire. C'est la relation adulte génitale par excellence;

  2. Par l'interdit du parricide et l'interdit de l'inceste, l'enfant passe de la nature à la culture. Il est soumis à la loi commune sociale, loi d'échange et d'interdiction;

  3. Il accède à la différence des sexes grâce à l'identification au parent du même sexe que lui. L'identification se fait sur les plans morphologique et psychique. Il reconnaît par la  même occasion l'Autre comme différent;

  4. Une partie de la personnalité de l'enfant va assumer cet interdit et cette identification. C'est le Surmoi, héritier de l'Oedipe. C'est l'intériorisation des interdits et exigences parentales et sociales, censeur du futur adulte. Une fois formé, le Surmoi va remplacer les parents dans la vie sociale. Il rentrera continuellement en conflit avec les pulsions, et entraînera la culpabilité;

  5. Émergence de l'idéal du Moi : c'est un modèle idéalisé auquel le sujet cherche à se conformer, résultat de l'identification aux parents idéalisés. C'est une instance très narcissique, substitut de la toute puissance de l'enfant (de "je peux tout" à "je voudrais tout pouvoir"). Le Moi se compare à un idéal, permettant à la personne de se dépasser.

 

 

- cours de psychologie - formation pour Infirmier de Secteur Psychiatrique - 


Intervention orale de Mme Huguet, jan. 85.

Texte écrit, complété et mis à jour par Mr D. Giffard

pour le site "Psychiatrie Infirmière": psychiatriinfirmiere.free.fr/

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la Période de latence

 

Elle se situe de la fin de l'Oedipe jusqu'à la puberté (env. de 6 à 12 ans). C'est une période de ralentissement psycho-affectif. L'enfant ne rencontre pas de nouvelles problématiques. Les manifestations sexuelles sont mises en veilleuse.

 

L'enfant organise sa personnalité : 

Les relations s'allègent. D'autres adultes prennent le relais des parents. Toute l'énergie pulsionnelle de l'Oedipe est ici transformée pour permettre les acquisitions, qu'elles soient scolaires ou symboliques. Accès à la lecture... C'est parce qu'il a passé le cap de l'Oedipe et assimilé la loi sociale que la lecture en tant que code lui est accessible.

Investissement du groupe, de la collectivité. Investissement de tout ce qui est de l'ordre des valeurs.

 

L'action du Surmoi va transformer les désirs pulsionnels de l'enfant de façon parfois contraire (d'exhibitionniste, il devient par ex. pudique). Il est perméable à toutes les valeurs sociales.

 

 

Sublimations : transformations des pulsions sexuelles vers des activités ou des buts non sexuels, et qui visent des objets valorisés socialement (peinture, religion...)

 

La latence est une période trompeuse, plus apparente que réelle. Les tendances Oedipiennes sont tyrannisées par le Surmoi. Période de masturbation, de cauchemars... Dans la vie quotidienne l'enfant subit de brusques oppositions. 

Il est apte à établir des relations amicales. Les amis seront le support de nouvelles identifications. C'est au déclin de l'Oedipe que l'enfant se rend compte de ce que signifie la mort.

 

 

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l'ADOLESCENCE

Il n'y a pas si longtemps, l'adolescence n'était pas reconnue par la collectivité. C'était un état individuel, de même que le troisième âge. Dans les cultures occidentales, l'adolescence est devenue phénomène de société. La provocation est d'abord apparue chez des adultes (artistes) avant et pendant la seconde guerre mondiale (romantisme, dadaïsme...), revendication contre toutes les institutions de la société (famille, état, église, armée, école...).

A partir de 1950, les adolescents reprennent à leur compte toutes ces revendications, tous ces états d'âme. En 1960, émergence de la musique pour les exprimer.

En 1970, en plus de la musique, l'opposition au monde adulte s'exprime par la politisation (concerts de soutien ou de protestation, chanteurs engagés politiquement).

1980, accès généralisé aux drogues que l'on partage pendant les concerts ou avant les manifestations. 1990: le refus des habitudes familiales s'exprimera à travers un comportement différent, par exemple alimentaire.

En 2000, la grande incertitude face au chômage et la difficulté de se loger, ainsi qu'une moindre protection des familles ou de la société des adultes les conduisent à recréer leur monde virtuel autant pour s'isoler de ces derniers (jeux vidéo, ordinateurs...) que pour se retrouver entre eux (Internet, téléphone portable...). Les adolescents deviennent par ce biais très dépendants de la technique et des médias.

 

Modifications pubertaires

Évolution intellectuelle

 

Durant les premières années, la pensée de l'enfant était magique. A la période de latence il a acquis une logique concrète. Vers 12 ans, le jeune adolescent va pouvoir raisonner de façon déductive, posant des hypothèses et répondant dans l'abstrait. C'est grâce à la naissance de la pensée formelle, ou "hypotético- déductive". Ayant acquis cette pensée formelle, il en usera à l'excès. Il n'a pas besoin de l'expérience. C'est la période où on refait le monde, très créative mais sans support dans la réalité. Il a acquis l'intellect adulte.

 

Comportement social

 

On distinguera 3 phases.

  1. Phase d'opposition : chez la fille, elle survient entre 12 et 13 ans et chez le garçon entre 12 et 15 ans. Elle commence par un effondrement total de tout l'acquis moral et social de la période de latence. C'est un mouvement régressif au cours duquel l'adolescent est imprévisible, avec refus de tout ordre établi, vols, provocations... Il y a à la fois l'incapacité à domestiquer les désirs, et recherche du plaisir dans la transgression de l'interdit. On note aussi un mépris de tout ce qui représente l'ordre. Ceci a pour but une certaine prise de conscience de soi. Période du "Je n'veux pas!";

  2. Phase d'affirmation du Moi : chez la fille entre 13 et 16 ans, et chez le garçon entre 15 et 17 ans. C'est une période de revendication, de "Je veux!", avec demande d'indépendance, de liberté. C'est l'époque du conflit des générations. Il  a élaboration de systèmes nouveaux et meilleurs pour la société. Période de l'adolescence où on discute beaucoup. Mégalomanie, affabulation, idéalisation. Générosité et égoïsme;

  3. Phase d'insertion : chez la fille entre 16 et 18 ans, et chez le garçon entre 18 et 20 ans. L'adolescent s'identifie à l'adulte de façon stable, avec moins d'idéalisation. Il réalise son indépendance affective, et construit son indépendance économique. Il accepte réellement et sans ambivalence de se passer de ses parents. Cette phase d'insertion est facilitée avec l'accès au travail, et à la relation de couple, mais freinée quand la précarité ou le chômage s'installent. Il faut savoir que de plus en plus d'adolescents se retrouvent désormais à la rue, sans domicile fixe et sans travail régulier: c'est un phénomène relativement nouveau, et qui prend de l'ampleur en ce début du 21ème siècle.

 

Remaniement de la personnalité affective

 

Vis à vis des parents, l'adolescent doit effectuer le "deuil des imago parentales". Le deuil est un processus qui permet de ne pas finir avec ce qui est mort. Il s'agit ici d'une rupture d'avec l'image que les parents représentent pour l'adolescent. Ce processus se fait en plusieurs étapes. Tout commence avec le retour de ce qui a été refoulé durant la latence, c'est à dire les pulsions infantiles. Ce retour est massif et incontrôlable par l'adolescent, faisant échouer le Moi dans ses tentatives d'équilibre. Il est anxieux, déprimé, dépressif, inhibé. Il fait des actes antisociaux. L'aspect défensif ne réussit pas à retenir l'aspect émotionnel. Le côté oral se traduit par de la boulimie, de l'anorexie, et de l'avidité sur tous les plans. Les pulsions anales reviennent à travers l'agressivité, le "non", modifiant tous ses rapports avec l'ordre, le pouvoir. Retour aussi des pulsions phalliques et oedipiennes, se traduisant par une crise d'originalité autant physique que mentale. Réactivation des pulsions oedipiennes vis à vis des parents, créant des sentiments de "honte des parents", afin d'éviter la pulsion par une attitude inverse. Critique de ce que sont les parents. Plus il se sent dépendant des parents, plus il sera agressif vis à vis d'eux. Les parents ne peuvent rien pour l'aider car c'est leur présence même qui crée le conflit.

 

L'adolescent élabore un roman familial: il existe deux couples de parents, l'un riche, noble, puissant et protecteur, assimilé à des divinités. Ce sont les parents du passé, idéalisés par l'enfant. L'autre couple est humble, commun, soumis aux limites quotidiennes. Ce sont les parents découverts par l'adolescent. Ces 2 couples de parents s'affrontent dans l'imaginaire de l'adolescent. Il brode donc un roman familial dans lequel il retrouvera ses droits et privilèges. Cela révèle le processus régressif vers la relation rassurante des premiers temps de l'enfance et le processus progressif qui permet d'accepter la réalité.

 

Fantasme de changement de rôle : l'adolescent veut prendre la place d'un de ses parents en usurpant les droits de l'adulte. Il est adulte à la place du père ou de la mère. Il juge ses parents, les conseille, les infantilise. Ceci est une condition pour devenir adulte. L'adolescent s'identifie ainsi à des images de parents murs.

 

Les étapes de la génitalisation (ou l'accession à la sexualité adulte)

 

La relation Objectale va se focaliser sur des Objets successifs qui vont permettre à l'adolescent d'accéder à la sexualité adulte.

L'adolescence est la dernière chance d'aborder les conflits de l'enfance et de les résoudre de manière spontanée. Si ces mêmes conflits survenaient par la suite, ce serait du domaine du pathologique. La personne s'y engluerait gravement. D'ailleurs la plupart des pathologies adultes éclosent à l'adolescence. La structure de la personnalité se fait durant les 5 premières années de la vie, mais on peut la remanier à l'adolescence le plus souvent tout seul, c'est à dire avec l'environnement immédiat. Sinon ça s'écroule à l'adolescence et le futur adulte aura besoin de l'aide de la santé publique.

 

Rappel

 

La relation Objectale est la relation qu'entretient un individu avec l'Objet vers lequel se tournent ses pulsions, l'Objet pulsionnel, qui peut être une personne.

A chaque stade de développement correspond une relation Objectale différente, spécifique de ce stade.

Ainsi on a:

·  Stade oral (de 0 à 8 mois) : il s'agit d'une relation symbiotique (fusionnelle), l'Objet est partiel (sein, lait);

·  Stade oral (à 8 mois) : la relation est devenue anaclitique (conscience du soutien maternel), l'Objet est total (mère);

·  Stade anal (de 1 à 3 ans) : relation ambivalente (don /refus), Objet total (mère) et Objet partiel (boudin fécal);

·  Stade phallique (de 3 à 6 ans) : relation triangulaire, Objet du désir (mère ou père), Objet partiel (pénis), avec division des pulsions agressives et sexuelles (mère et père);

·  Latence (de 6 à 12 ans) : relation triangulaire stabilisée;

·  Adolescence (après 12 ans) : relation triangulaire génitalisée, substituts parentaux.

 

 

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l'AGE ADULTE

Durant l'âge adulte, il ne se passe rien de fondamentalement nouveau. L'adulte fait le tri de ce qu'il a déjà acquis depuis sa naissance, son enfance et tout au long de sa vie passée.

 

Il n'y a donc pas à proprement parler de stade spécifique de l'âge adulte.

 

La personne devenue adulte utilise sa construction psychique pour aborder les nouvelles expériences de la vie.

 

Les conflits non (ou trop mal) résolus auront un effet attractif puissant: l'adulte aura alors une tendance inconsciente à les rejouer régulièrement, dans un comportement pathologique très répétitif.

C'est à ce niveau que sera abordé le domaine de la pathologie, en psychopathologie ou en psychiatrie adulte par exemple.

 

Néanmoins, on pourra distinguer pendant l'âge adulte des périodes particulières de la vie. Durant chacune d'elles en effet, le rapport à l'autre y sera vécu différemment. Et l'énergie pulsionnelle y variera en intensité. 

 

C'est ainsi que le travail par exemple permettra à l'adulte de s'adapter, de s'intégrer, de se faire reconnaître et d'être (re)valorisé. L'absence de travail aura également une incidence sur son évolution propre, sur les relations avec son entourage proche ou avec l'extérieur tel qu'il le perçoit.

 

La création d'un couple sera une autre étape importante dans sa vie. Le couple fournit une grande revalorisation narcissique à chacun des membres. Mais chacun doit aussi accepter d'être dépendant de l'autre. Le lien conjugal est une expérience vécue, sur fond de narcissisme mutuel: désir de l'autre (besoin d'avoir plus de l'autre) et processus d'identification (besoin d'être plus comme l'autre).

 

Dans un couple existe toujours l'idée d'une grossesse potentielle, même si cela n'est pas formulé consciemment. Si le projet d'enfant se réalise, l'adulte doit acquérir le statut de parent, et modifier sa relation au conjoint.

 

L'avancée dans l'âge et la vieillesse, ainsi que la confrontation à l'agonie des proches puis à la mort et le travail de deuil qui en résulte, modifieront l'image que l'adulte a de lui et de son avenir, ainsi que l'image qu'il a des autres.

 

Sa place, son rôle n'étant pas définitifs, les relations qu'il entretient avec son environnement immédiat évoluent au gré des circonstances de la vie.

 

 

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LE COUPLE

 

Le couple est le lieu le plus favorisant pour l'expression des caractères psychiques.

 

Le choix du partenaire se fait en fonction de plusieurs éléments:

Ce choix peut être en continuité ou en réaction.

 

Les couples qui ont le plus de mal à se quitter sont les couples pathologiques.

On demande toujours à l'Autre de combler un manque, de renforcer son Moi. On veut que l'Autre nous aime, pour pouvoir nous aimer nous mêmes. C'est une revalorisation narcissique.

Pour être aimé, il faut donner, combler le manque de l'Autre. C'est le meilleur moyen de se rendre indispensable. Mais l'Objet ne doit quand même pas être trop adéquat avec le désir. L'Autre est un prolongement de soi même. La vision que l'on en a n'est pas une vision objective. C'est une vision qui est passée par le filtre de nos fantasmes et de nos désirs inconscients. Tant que la dynamique se maintient, le couple existe.

 

La maturité, c'est avant tout d'avoir lié toutes nos énergies. Le couple est un système qui s'autorégule avec une circulation dynamique et qui permet l'homéostasie (l'auto équilibre).

Ce couple a plusieurs fins (buts):

Avec le couple se crée la notion de famille. La famille est une organisation structurale qui agit sur le psychisme. Son rôle est de modeler les psychismes humains. La famille est aussi un support à pathologies.

 

L'Autre et son rôle

 

On lui demande de jouer le rôle de la mère (comprendre, réconforter, plaindre), le rôle du père (contenir, limiter), et le rôle de l'enfant (celui qu'on réconforte, qu'on protège, qu'on sécurise). Ces rôles sont ceux-là même que l'on a intériorisés durant la petite enfance. On demande aussi à l'Autre d'être complémentaire, différent.

 

Il existe des couples qui s'installent dans une relation figée particulière, l'un jouant toujours le rôle de la mère par exemple, l'autre le rôle de l'enfant. Ces couples ont toujours du mal à se séparer.

 

Conflits du couple

 

Jalousie : l'un des membres attribue à l'Autre un manque d'amour qu'il a chez lui. On n'a pas confiance en soi et on projette cette pensée sur l'Autre. On a une idée très dénigrée de soi même mais cette agression n'est pas supportable. On accuse alors l'Autre d'en être l'auteur. Le jaloux est persécuteur car il est persécuté.

 

Rapport de dépendance : l'adulte est celui qui est capable d'accepter d'être dépendant. La dépendance aliénante se retrouve chez les couples dans lesquels un des membres joue un rôle figé, tandis que l'autre s'y adapte complètement. Le désir d'être totalement indépendant se résume à la peur d'être infantilisé comme durant la relation parent/enfant. Refuser de s'attacher à l'Autre, c'est reconnaître son impossibilité à se détacher des liens affectifs infantiles.

 

Les amitiés

 

- L'enfant n'a pas d'amitiés. L'Autre est perçu comme ustensile.

- L'Adolescent a des amitiés très passionnées, mais rarement stables. Pour lui, c'est un soutien, un moyen de trouver son identité.

- à l'âge adulte, les amitiés sont plus durables. Le choix est un peu moins narcissique. L'adulte accepte plus facilement la différence. C'est un critère de maturité que de pouvoir établir des amitiés. L'amitié est un mélange de relations parentales et fraternelles. La composante sexuelle est sublimée.

- Dans le couple on a besoin de l'Autre différent, tandis que dans l'amitié l'Autre est voulu pareil.

- Dans le couple, il y a un investissement pulsionnel massif. Avec l'ami, il n'y a pas d'investissement massif.

Génitalité

 

Elle ne s'établit harmonieusement dans le couple que si chacun des conjoints, au moment de la petite enfance, a accédé à la reconnaissance du narcissisme de l'Autre, telle que l'accomplissement de la relation parent/enfant doit le permettre.

Il y a perversion dans la relation adulte si cette reconnaissance n'est pas équitable.

 

 

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LE TRAVAIL

 

C'est une forme d'intégration, d'adaptation.

Le chômeur ne peut plus établir les relations sociales du travail. Il se sent coupable de vivre.

Le travail est un moyen de se réaliser. On se fait ainsi reconnaître par les Autres. 

Le travail est un des lieux où on peut acquérir du pouvoir en étant reconnu par les Autres. 

Dans le travail réside une transformation de la pulsion agressive: on demande au travail de nous revaloriser, par une décharge et une sécurisation.

 

Travail protégé

 

Lorsqu'il est dépouillé de son caractère trop astreignant en terme de rythme, de durée et de responsabilité, le travail peut être rendu accessible aux personnes handicapées. Ce 'travail adapté' est alors utilisé en thérapie ou en réinsertion. Il permet d'accompagner et de revaloriser des gens imparfaitement adaptés à la vie sociale, que ce soit pour raison physique, sensorielle ou relationnelle.

 

Relation avec soi même

 

Elle dépend des relations infantiles. C'est une relation ambivalente car certains aspects nous plaisent tandis que d'autres sont rejetés. Le travail est un lieu privilégié où se mettent en place les mécanismes relationnels inconscients que l'on a avec les Autres et donc avec soi même.

 

 

L'aptitude à la solitude est de pouvoir s'accepter soi-même sans la vision certifiante de l'Autre. L'adulte sait qu'il est seul. 

 

 

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LA VIEILLESSE

La vieillesse commence physiologiquement à 25 ans. A partir de cet âge on perd 1 millier de cellules par jour. Au début des années 1990, l'âge moyen espéré est de 70 ans. En 2010, l'espérance moyenne de vie en France est de 77 ans et 4 mois pour les hommes, et de 84 ans et 3 mois pour les femmes. Si on observe une différence de 7 ans entre les sexes, pour l'un comme pour l'autre l'espérance de vie progresse régulièrement de deux mois par an environ.

 

Facteurs de vieillissement : alcool, tabac, sucre, graisses, stress...

 

On divise le vieillissement en deux périodes :

  1. la pré-sénescence entre 45 et 65 ans (après la crise du milieu de la vie);

  2. La sénescence à partir de 65 ans.

Le vieillissement se fait en plusieurs plans

L'appréhension de la mort

 

L'instinct de conservation grandit. Les vieillards ne veulent pas d'aventures. Face à la mort des proches ils ressentent du soulagement, ils sont soulagés de ne pas être cette fois la proie de la Mort: c'est le complexe du minautore. Ce qu'ils craignent, c'est d'être le prochain.

 

Le vieillard sera amené à faire son propre deuil.

 

Rappel mythologique : dans la Grèce antique, la mort est la fille de la nuit, elle-même fille de Chaos. La mort compte pour frères et sœurs: le trépas, Thanatos, Hypnos.

 

 

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L'AGONIE

 

On distingue 7 stades de l'agonie.

  1. Le choc : c'est la prise de conscience de l'issue fatale, en un moment très brusque de durée variable. Il y a le sentiment du passage d'un état normal, habituel, à un véritable face à face avec la mort. Le mourrant se sent tout à coup différent des autres;

  2. La dénégation : c'est nier la maladie, l'inéluctable. Cela peut être plus ou moins long et intense. La personne essaie d'infirmer le diagnostic;

  3. La colère : comportement agressif vis à vis des gens de l'entourage, lié à un sentiment d'injustice. "Pourquoi moi?". Le mourrant perçoit le monde des vivants comme hostile. Il devient tyrannique envers sa famille et ressent un sentiment d'abandon. Très souvent, la phase de colère est entrecoupée de phases de dénégation;

  4. La dépression : phase la plus longue. Méfiance, apathie, repli sur soi même, le mourrant est amorphe. Il se fait du souci pour les gens qui l'entourent, pour le coup financier du traitement, pour la charge qu'il représente... Tout est insurmontable. Le malade ne veut plus lutter;

  5. Le marchandage : révolte, insurrection de la conscience. Le mourrant veut combattre la mort. Il conclut des pactes avec Dieu: "si je guéris, je construirai une église". C'est l'époque du complexe du Minotaure: "pourvu que ce soit un autre!";

  6. L'acceptation : la révolte est abolie, l'insurrection cesse. La personne entre dans une période de paix, règle ses affaires, prend congé des siens. Paradoxalement, elle suit de très près les traitements médicamenteux, en patient modèle. Le mourrant est étranger à lui même. Cela ne veut pas dire qu'il n'a plus la volonté de vivre, mais il accepte l'idée qu'il peut mourir. Il s'avance vers la mort activement, et entrevoit un seuil de perception nouvelle, un véritable passage vers la mort. C'est une période entrecoupée de chagrins préparatoires;

  7. La détente : période terminale. C'est le "décathexis", incluant la fin des communications avec l'extérieur. Le corps vit toujours mais la conscience est ailleurs, envahie par la perception d'une réalité que personne ne connaît.

 

La mort au niveau psychique

 

La mort ne peut être imaginée psychiquement. Quand on rêve de la mort, c'est un message de castration. L'angoisse de mort est un moteur de la vie. Ceux qui vivent uniquement dans le réel, sans fantasmer, subissent par là leur pulsion de mort.

La représentation est une façon de lutter contre la pulsion de mort: il est important de parler les choses, de mettre un mot sur les problèmes (ainsi l'enfant, en parvenant à mettre des mots sur ses états, sort du chaos).

 

 

- formation pour Infirmiers de Secteur Psychiatrique -

- programme officiel enseigné sur 3 ans entre 1979 et 1994 -

- cours de psychologie: psychologie de l'homme sain -

 

 PSYCHIATRIE INFIRMIÈRE : COURS DE PSYCHOLOGIE

Interventions orales de Mme Huguet, 1984 - 1985.

Écrit, complété, mis à jour par Mr D. Giffard

pour le site "Psychiatrie Infirmière" : 

http://psychiatriinfirmiere.free.fr/,

références et contact e-mail.

 

bibliographie

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MAJ 22.04.12