hospitalisme - formation pour Infirmier de Secteur Psychiatrique - cours de Mr Giffard -
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HOSPITALISME
Définition de l'hospitalisme
C'est la "régression mentale des malades hospitalisés pour de longues périodes".
René Spitz a montré que le petit enfant séparé de sa mère présentait au bout de quelques semaines à quelques mois un syndrome grave de repli relationnel, suivi d'un arrêt de l'évolution psychomotrice. Les réactions à la perte de la mère ont apporté la preuve négativement que l'Objet libidinal était déjà constitué pour le bébé. Le terme "hospitalisme" recouvre "l'ensemble des troubles physiques dus à une carence affective par privation de la mère survenant chez les jeunes enfants placés en institution dans les dix-huit premiers mois de la vie."
C'est un état d'altération physique grave qui s'installe progressivement chez le très jeune enfant suite à une carence affective importante tandis qu'il est placé en institution.
Si l'absence de la mère survient après 6 mois alors qu'une certaine forme de relation s'est déjà établie avec elle, mais sans que l'identification à une image stable soit encore possible, on verra s'installer une inhibition anxieuse, un désintérêt pour l'extérieur traduisant une dépression anaclitique. Cela pourra disparaître si l'enfant retrouve sa mère;
Si la carence affective est totale et prolongée, les troubles iront jusqu'au marasme, voire la mort.
Tableau évolutif
Le premier mois de séparation, l'enfant va se mettre à pleurer 'sans raison', sera triste, s'accrochant à tout adulte de l'entourage, recherchant le contact;
Au deuxième mois, il y a arrêt de développement, perte de poids, et tristesse. L'enfant cherche le contact mais sans véhémence;
Au troisième mois, il y a un refus du contact. L'enfant reste couché à plat ventre sur le lit, a des insomnies, refuse la nourriture, attrape facilement des maladies, et demeure anxieux et indifférent. Le retard psychomoteur se généralise;
Après trois mois, le visage se fige, le regard est absent. Il n'y a plus de pleurs ni de sourires, plus de crise. On observera quelques gémissements plaintifs, des mouvements bizarres des doigts, des stéréotypies, et une mauvaise coordination oculaire. Le développement mental et physique est entravé mais la guérison sera rapide si l'enfant retrouve sa mère ou un substitut avant la fin du quatrième, voire du cinquième mois. On note qu'après 3 mois de séparation, le tableau que présente l'enfant est proche de la dépression anaclitique.
Les études de René Spitz sur cette pathologie ont entraîné de profondes réformes dans l'hospitalisation des nourrissons ainsi que dans celle des mamans (mise en place des "hospitalisations mère-enfant" par exemple).
Liens utiles: |
Cours de psychopathologie pour ISP: textes choisis, extraits et mis en forme par Mr D. Giffard pour le site "Psychiatrie Infirmière" : |
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