conduites alimentaires     - formation pour Infirmier de Secteur Psychiatrique - cours de Mr Giffard -

 FORMATION DE BASE POUR SOIGNANT

 

conduites alimentaires

 

 

 

Précisions

 

Les conduites alimentaires sont des conduites psychosociales ancrées dans le biologique et mettant en jeu des éléments physiologiques, moteurs et psychologiques.

 

Info: en milieu de la page sont abordées les pathologies alimentaires.

 

Il faut distinguer les notions de faim et d'appétit.

 

Alimentation aux différents âges

 

 

La nature des aliments

 

Il y a deux sortes d'aliments: le cuit et le cru. Le cuit est une transformation culturelle du cru, de même que laver, sécher, cuire, faisander... traduisent une préférence culturelle de transformer l'aliment cru.

Le cuit est soit rôti (air), soit bouilli (eau):

 

A partir de tout cela, on choisit notre alimentation. Le végétalisme est issu de l'ancienne peur du cannibalisme. C'est ainsi qu'il y a plusieurs degrés dans le végétalisme, allant jusqu'à refuser tout ce qui rappelle l'homme au niveau de l'animal.

D'une manière générale, tout ce qui évoque les viscères, les humeurs, provoque le dégoût dans la grande majorité des cultures.

 

 

Alimentation et affectivité

 

Il y a une oralité primitive qui reste présente chez l'Homme. Elle est encore support de l'affectivité. Ainsi peut-on noter 3 comportements oraux présents chez l'homme et la femme de façon habituelle: avidité, envie et jalousie.

  1. · L'avidité : c'est une consommation à outrance, un grand désir d'incorporation que peut motiver un manque affectif, un sentiment d'abandon. C'est un désir de possession sans limite, car il y a erreur de registre;

  2. · L'envie : c'est un désir mêlé à un sentiment de colère éprouvé par une personne quand elle sait qu'une autre possède quelque chose d'important. Envie et avidité vont souvent ensemble;

  3. · La jalousie : c'est une envie qui s'adresse à une personne. On ressent alors de l'agressivité vis à vis d'une tierce personne, vis à vis de soi-même (sentiment d'infériorité), et vis à vis de l'autre (sentiment d'abandon).

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Pathologies alimentaires 

 

L'anorexie

 

C'est un refus de nourriture. Cela peut se trouver chez le nourrisson et à l'adolescence (chez l'adolescente, l'anorexie est l'équivalent de la féminité refusée).

 

- Chez le nourrisson ce sont des formes d'anorexie réactionnelles (par exemple à un changement de régime, de nourrice, ou lors d'une nouvelle naissance), généralement peu graves. L'enfant ne mange pas mais ne maigrit pas non plus. C'est une anorexie sélective, concernant une ou deux personnes. Elle s'estompera au fur et à mesure de la maturation.

L'anorexie peut aussi revêtir une forme plus grave entraînant l'amaigrissement et la déshydratation. Dans ce cas c'est la cellule mère/enfant qui est malade. L'enfant prend plus plaisir à agresser la mère qu'à manger. Il passe son temps à la dominer. Ce comportement révèle une perturbation générale. On observera souvent en même temps un ralentissement du développement moteur et du langage, un trouble du sommeil, une absence de jeu, l'apparition de crises d'asthme... Ce sont des enfants pré-psychotiques.

 

- Chez l'adolescent : cette perturbation est essentiellement féminine. La jeune fille se fait une idée fausse de son corps, se force à un régime, perd l'appétit. L'anorexie ne devient néanmoins pathologique que si les 3 symptômes suivants apparaissent:

  1. refus de nourriture,

  2. perte de poids et

  3. aménorrhée (absence de règles).

Souvent la famille insiste, mais le peu que la jeune fille finit par avaler est recraché ou vomi quelque temps après. Les examens somatiques sont négatifs.

 

Chez la fille on note une intense activité intellectuelle avec investissement massif dans le culturel, d'autant plus que le milieu est modeste. Ceci est un symptôme d'une relation perturbée dans la famille, avec très forte agressivité envers la mère, refus d'identification à la mère, chantage continuel et désir inconscient de rester une petite fille. Le père est inexistant, mou, rustre, peu viril: c'est une image qui insécurise énormément la fille. Dans la famille, toute la communication se fait autour de l'anorexie de la jeune fille. Les thérapies sont longues et difficiles. Il faut éloigner la fille de la famille et lui faire suivre une psychothérapie énergique pour instaurer le concept de Loi qui lui faisait défaut jusqu'à présent. On peut aussi utiliser la thérapie familiale

 

Chez le garçon, on rencontre l'anorexie avant l'éclosion d'une schizophrénie à la fin de l'adolescence, mais c'est très rare. 

 

La boulimie

 

Il convient de distinguer boulimie et obésité:

- Dans la boulimie il y a compulsion de la nourriture, c'est à dire qu'il y a répétition de ce comportement sans pouvoir s'en empêcher. Très souvent le boulimique mange quand il se sait seul, et ce qu'il a dérobé de préférence, n'importe quoi, assis dans un fauteuil ou couché. Il répond à toutes les situations difficiles par une seule réponse inadaptée: le manger. C'est un grand anxieux qui tente de combler par la nourriture un manque affectif. Il a eu une relation maternelle défaillante, par privation ou bien au contraire centrée exclusivement sur la nourriture. Il ne pouvait avoir de relation affective avec la mère que lors des tétées, puis des repas. Le boulimique est à la fois l'enfant et la mère, s'apportant sa propre gratification. C'est un comportement auto-érotique avec culpabilité, forçant la personne à manger seule. Le boulimique est quelqu'un qui élabore peu mentalement les conflits puisqu'il trouve dans la réalité une pseudo-solution. Les périodes de boulimie s'entrecoupent de périodes d'anorexie. 70% des boulimiques parviennent à éviter la surcharge pondérale en se faisant vomir ou en utilisant des laxatifs à haute dose. En 2007, environ 1% de la population française était boulimique. 9 sur 10 sont des femmes, souvent très jeunes. Groupes à risque: les étudiantes, les danseuses et les mannequins. La mère boulimique est une mère "sèche".

 

L'obésité

 

400 millions d'adultes sont obèses dans le monde (statistiques 2005). En 2008, il y avait 11,5% des adultes qui étaient obèses en France, et 12% des enfants. Au début des années 1980, ils représentaient au total moins de 3% de la population! L'évolution de l'obésité constatée en France est comparable au reste de l'Europe. Pour évaluer l'obésité, il faut calculer l'indice de masse corporelle, ou IMC.

 

L'I.M.C. s'obtient en divisant le poids (en Kg) par la taille (en mètre). L'obésité est définie par un indice de masse corporelle supérieur à 30. Entre 25 et 30 on parle de surpoids. Au-delà de 40, c'est une obésité morbide (1% des français en souffrent en 2009). Par exemple, une personne de 90 Kg mesurant 1,80 mètre a un I.M.C. de 27,77: il s'agit alors de surpoids mais non d'obésité.

 

Il est important pour l'obèse de maintenir son poids. C'est souvent quelqu'un de passif, d'apathique. Les obèses ont peu de confiance en eux-mêmes, et ont d'eux une image négative. Leur imaginaire est pauvre. Ils croient échapper aux lois de la diététique ("ce qui m'a fait grossir, c'est l'angoisse de ces derniers temps"). L'obésité sert à s'affirmer. Elle sert aussi de défense en tant que carapace, non seulement physique mais aussi psychique. Les femmes obèses sont revalorisées par des enfants gros mangeurs. Que l'enfant soit fille ou garçon, il donne un sens maternel à son obésité, c'est la bonne mère. Il existe un fantasme de bi-sexualité fréquent chez les hommes obèses. Quand l'obèse décide de maigrir, c'est pour faire plaisir à quelqu'un de proche mais la résolution ne tient pas longtemps. L'obésité provient d'une relation à la mère défaillante soit par une identification à une mère obèse, soit réactionnelle. La mère obèse est une bonne maman qui donne énormément et entre autres à travers l'acte de manger.

 

L'obésité entraîne des pathologies métaboliques (comme le diabète ou l'hypertension), cardio-vasculaires, respiratoires, dermatologiques, rhumatologiques... etc.

 

Le mérycisme

 

Ce comportement pathologique se traduit par l'action de faire remonter son bol alimentaire pour le ruminer. La personne le fait quand elle se sait seule. C'est un comportement auto-érotique, traduisant une carence au plan maternel entre le quatrième et le huitième mois. Le développement mental est très faible. Cela s'associe à des conduites anales. L'enfant présentant ce symptôme peut guérir lorsqu'il trouve un substitut maternel chaleureux. On retrouve cette pathologie chez les vieillards séniles. Il faut toujours considérer la bouche par rapport à son homologue déprécié: l'anus.

 

 

 

Liens utiles:

 PSYCHIATRIE INFIRMIÈRE : COURS DE PSYCHOLOGIE

Intervention orale de Mme Huguet, mars 1985.

Écrit, mis à jour par Mr Dominique Giffard

pour le site "Psychiatrie Infirmière" : 

http://psychiatriinfirmiere.free.fr/,

références et contact e-mail.

 

bibliographie

 

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