violence psychotique  

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VIOLENCE  PSYCHOTIQUE

 

ou "pourquoi les psychotiques cherchent-ils à faire

du mal (psychologiquement) aux gens qu'ils aiment?"

 

 


 

 

 

"Bonjour! J'ai fait un dossier sur la psychose pour l'école../... J'ai vécu pendant sept ans avec une enfant psychotique à la maison et c'est très difficile. Je me demandai juste une chose dont je n'ai pas eu la réponse dans votre site: Pourquoi les psychotiques cherchent-ils à faire du mal (psychologiquement) aux gens qu'ils aiment? bonne continuation et merci d'avance."

- Dossier témoignage, courrier n° 90, janvier 2004 -

 


 

Bonjour,

Votre question est très intéressante, et elle ouvre plusieurs pistes. Je vous en soumets quelques-unes, dans l'ordre où elles sont venues:

 

 

- Dans "faire du mal" on peut entendre "agressivité" (avec une notion de recherche du conflit, dans un comportement hostile et destructeur, souvent en relation étroite avec une frustration) mais on peut entendre aussi "violence", et plus particulièrement ici "violence psychotique"(il y a alors notion d'une recherche vitale de contrôle, et donc de contrainte, qu'on pourra lier dans ce cas à la présence angoissante "d'éléments psychiques éclatés" au sens donné par Wilfred Bion).


- Dans la construction psychotique, il y a une forte résultante de souffrance. La réalité extérieure, mais aussi les sentiments, ainsi que tout ce qui risque de faire intrusion dans le psychisme pourra être vécu de manière très angoissante. Un moyen pour se protéger et pour évacuer cette angoisse sera dans l'utilisation de processus défensifs dirigés sur l'extérieur, et donc malheureusement parfois contre l'entourage: voir à ce sujet le "déni de la réalité", le "mépris de l'Objet", la "projection"...


Il y a d'autres explications à cette violence (psychologique mais parfois aussi physique) qui surgit dans les rapports avec une personne dite "psychotique", mais aussi de manière plus générale dans toute relation familiale:


- Jean BERGERET avance l'hypothèse d'un "instinct violent fondamental" ("la violence fondamentale", Ed. Dunod, Paris, 1984). Les désirs incestueux et parricides ne sont pas encore refoulés dans l'inconscient. Cela ne se fera qu'une fois effectué le passage de l'Oedipe, supposant par là-même d'avoir quitté la sphère de la psychose pour entrer dans celle de la névrose! "L'unique issue heureuse pour l'évolution de la violence primitive est son intégration personnelle au sein d'un dynamisme qu'on peut tout aussi bien appeler amoureux, qu'Oedipien, Objectal ou créatif".


- Jacques MIERMONT, dans un article sur les thérapeutes systémistes ("violence et famille, complexité, circularité") précise qu'au "plan microsocial, le lieu où s'exprime la violence est fondamentalement le foyer familial .../... Sur le plan de l'expression vitale elle-même, la manifestation brute des sentiments prend facilement une dimension violente. L'amour ne recouvre qu'imparfaitement les agressions mortifères et meurtrières qui agitent le monde animal et le monde humain".

 

- Si la famille n'est pas la cause de toutes les violences, elle est la "microstructure sociale élémentaire" dont une des finalités est de les canaliser.

 

- Extraite de "Malaise dans la civilisation", une petite remarque de Sigmund Freud: "Nous ne sommes jamais aussi mal protégés contre la souffrance que lorsque nous aimons".


- Etc...


Pour d'autres notions sur la violence:

 

Et dans ce site : 

 CONCEPTION - RECHERCHE - RÉALISATION

En espérant avoir éclairé, au moins en partie, votre questionnement.
Merci pour votre témoignage, et à bientôt.

Janvier 2004

bibliographie

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