Freud Sigmund psychanalyste psychiatre       - formation pour Infirmier de Secteur Psychiatrique - cours de Mr Giffard -

 FORMATION DE BASE POUR SOIGNANT

 

Sigmund freud

 

 

Sigmund FREUD: les dates importantes de sa vie.

Fils de Jacob Freud, commerçant juif Autrichien marié une première fois. Son père aura de ce premier mariage deux enfants, Emmanuel et Philippe (un de ces enfants se marie et a un fils d'un an au moment de la naissance de Sigmund). Jacob, à 40 ans, se remarie à Amalie, 20 ans. Le 6 mai 1856 naît Sigmund (à l'origine Sigismund), qui sera l'aîné de 7 enfants. Son frère Julius meurt à 6 mois quand Sigismond a deux ans. En 1860, la famille s'installe à Vienne, dans de mauvaises conditions économiques. En 1881, il passe ses examens de fin d'étude de médecine. Il est peu intéressé par le métier de généraliste mais s'intéresse par-contre à la recherche et à l'enseignement. Il sera aidé financièrement par Joseph Breuer, médecin-physiologiste Autrichien s'orientant sur la psychiatre.

 

Les premières recherches de Sigmund Freud seront sur la neurologie, et les effets de la cocaïne. En 1885, il obtient une bourse pour un voyage à Paris et travaille à "la Salpetrière" avec Jean Martin Charcot, neurologue Français travaillant auprès de patients hypnotisés. Il est ébloui par le traitement sur l'hystérie et utilise à son tour l'hypnose. Il a alors 31 ans.

Au retour de Paris, il épouse Martha. En 1893, il formule la théorie de la séduction traumatique qu'il abandonnera 4 ans plus tard. En 1896, à 40 ans, il fait sa première conférence sur l'étiologie sexuelle de l'hystérie: c'est un véritable scandale. En 1903 il a ses premiers disciples. En 1938: c'est "l'Anchluss"! L'alliance entre l'Autriche et l'Allemagne nazie est décrétée: Sigmund Freud s'exile. En 1939, le 23 septembre, il meurt à Londres d'un cancer à la mâchoire.

 

· La psychanalyse est une méthode d'investigation du psychisme. Le traitement fondé sur cette méthode est aussi appelé "psychanalyse". C'est enfin une discipline scientifique formée de conceptions psychologiques. La psychanalyse est donc à la fois une méthode, une cure et une théorie.

 

· Découvertes inaugurales: Sigmund Freud ne sait pas ce qu'il cherche. Ce qu'il découvre en premier est que le symptôme du malade est particulièrement signifiant, et correspond à des réminiscences. C'est une trouvaille de Joseph Breuer que Freud va théoriser et communiquer.

"Le sens renvoie à un évènement traumatique!" donne t'il comme explication dynamique du symptôme.

Deuxièmement, il trouve que la signification du symptôme est sexuelle. Pour Freud, l'hystérie est une maladie du désir. Il repère un leitmotiv qu'est la scène primitive. Ce spectacle, qui a horrifié l'enfant, peut être le coït parental ou une situation de séduction. Il repère ce leitmotiv chez les névrosés adultes et découvre la portée universelle de cette expérience: c'est un fantasme originaire.

Freud découvre enfin que, malgré ce que peuvent dire ses patients, il n'y a pas réalité de la scène primitive: c'est le désir qui est pris pour de la réalité. Ainsi n'est réel pour le malade que ce qu'il croit. Pour la névrose, la réalité psychique a plus d'importance que la réalité extérieure. Ce n'est donc pas l'évènement qui est important, c'est la façon dont cet évènement, réel ou fictif, est vécu. Le propre désir enfantin du malade est pris comme un véritable traumatisme.

- 1ère théorie : l'hystérique a été traumatisé;

- 2ème théorie : il ne l'a pas été mais ne demandait que ça.

 

La grammaire de l'inconscient

 

Complexe d'Oedipe et castration : Freud découvre que la scène primitive est une représentation dramatique du complexe d'œdipe (rapport croisé entre sujet, objet du désir et porteur de loi). Ce qu'il en saisit, c'est l'universalité: tout être humain se doit de le maîtriser. Il s'aperçoit que cette épreuve se rattache à la sexualité enfantine et qu'elle se dénoue fantasmatiquement par la menace de la castration.

 

Le rêve et la psychothérapie de la vie quotidienne : le rêve devient l'autre pôle, l'autre objet signifiant. Le rêve a un sens qui peut être décrypté à partir du travail du rêve qui est inconscient. Il remarque une isomorphie (ressemblance) entre le rêve et d'autres phénomènes inconscients comme le mot d'esprit, les oublis, les lapsus... Dans tous ces cas on retrouve les processus primaires que sont la "condensation" et le "déplacement". Il élabore la première topique.

 

Le refoulement : à travers 5 cas, Freud s'aperçoit qu'il y a une grammaire du symptôme qui repose sur le refoulement. L'inconscient s'organise à partir d'une opération fondamentale qui repousse les représentations liées aux pulsions. Le refoulement est un "vouloir ne pas savoir". Il se produit une fixation constituant le noyau originaire, et provocant la répétition de l'opération refoulante. S'il y a refoulement continuel, c'est qu'il y a sans cesse un retour du refoulé, dont par exemple les symptômes.

 

Les structures du symptôme : cela amènera Freud à différencier les maladies mentales. Il en donne 2 grandes catégories: les psychonévroses, et les psychonévroses narcissiques.

  1. Les psychonévroses, ou névroses: les fonctions symboliques sont altérées alors que le contact avec le réel est maintenu. Le Moi est au service de la réalité, et procède donc au refoulement. Le ça, frustré, se dédommage par la constitution d'un monde fantasmatique. Son angoisse, c'est le retour du refoulé!

  2. Les psychonévroses narcissiques, ou psychoses: le Moi se met au service du ça en se retirant de la réalité. Le Moi, coupé de la réalité, fait se constituer une autre relation à la réalité: le délire et l'hallucination sont des tentatives pour recréer le réel perdu. L'angoisse concerne l'effondrement du monde qu'il a créé. C'est une angoisse d'intrusion de la réalité extérieure sur la réalité construite. Le sujet a investi uniquement son Moi narcissique.

 

Les figures de la sexualité

 

Il existe une sexualité infantile, qui précède celle de l'adulte: "l'enfant devient le père de l'homme".

C'est la sexualité infantile qui organise la sexualité adulte. La sexualité est basée sur l'énergie œuvrant dés l'origine, et appelée "libido". Cette énergie se fixe sur des organes différents, aux différents stades de la maturité. La pulsion sexuelle a donc été abordée à partir, ou à travers ses perversions. A partir d'elles, Freud découvre les virtualités perverses de la sexualité infantile. Il a alors besoin de systématiser ses découvertes psychiques par un langage spécifique: c'est la méta-psychologie, système explicatif de la nature et de la fonction de l'inconscient, dont le terme fondamental est la pulsion.

 

Rappelons que la pulsion est une poussée ayant sa source dans un état de tension somatique, son but dans la satisfaction de cette tension au moyen d'un Objet. Elle se délègue à travers 2 modalités: la représentation (investissement) et l'affect (décharge).

Freud distingue alors deux sortes de pulsions :

  1. L'auto-conservation du Moi;

  2. La pulsion sexuelle.

 

Le narcissisme

 

C'est une forme paradoxale de la libido, portée par le Moi. Ceci veut dire qu'à travers l'Objet, le Sujet s'aime foncièrement. Le "schizophrène" ("être humain s'étant construit un rapport au réel, et donc à l'Autre, de type schizophrénique"), s'efforçant de rassembler les morceaux de son Moi morcelé, est quelqu'un de narcissique. De même que le masochiste ("être humain s'étant construit un rapport à l'autre de type masochiste").

 

L'identification est un choix d'Objet sur le modèle de la relation que le sujet entretient avec lui-même. L'Objet représente ce qu'on est, ce qu'on voudrait être, ce qu'on était, toutes ces virtualités que l'on n'a pas réalisées et qu'on trouve en l'Autre. Le Moi n'est pas seulement un agent d'adaptation, c'est un Objet imaginaire. Cette notion d'identification va permettre d'étendre la relation de l'individu au groupe, et de l'individu au chef.

Dans le groupe, le sujet se trouve ramené à une situation narcissique. Il trouve chez les Autres, privilégiés, ce qu'il ne peut trouver en lui. Le chef n'est supporté que dans la mesure où il représente l'Idéal du Moi. L'interdit est une limite du désir. Freud relie cette notion à celle de l'hypothèse du meurtre du Père Primitif, dont découlerait le tabou Oedipien. Il y a association de la notion d'interdit et de celle de désir. Cet interdit va se fixer dans un statut: une instance particulière déterminée va assumer cet interdit, et c'est le Surmoi, dont dépend la culpabilité. Le Surmoi adresse conseils et interdits au Moi: "Sois comme ton Père, ne sois pas totalement comme lui". Le Moi devient l'instance dans laquelle se notifie l'angoisse. Il n'est plus l'arbitre, mais l'enjeu du conflit. 

 

 

La pulsion de mort

 

Pourquoi la représentation de la souffrance est-elle source de plaisir? Quelle est la nature de la compulsion à répéter les situations pénibles? C'est la répétition elle-même qui est intéressante, et non la situation. Cela va permettre à Freud de découvrir une réalité qui, dés l'origine, œuvre dans l'inconscient et la sexualité. C'est une tendance à retourner à un point de réduction complète de la tension, un état antérieur. C'est une propriété générale à toute pulsion, appelée pulsion de mort. Toute pulsion tend à répéter un état ancien que le Sujet a été contraint d'abandonner. Dans cette pulsion de mort on comprend la notion de répétition, la notion de régression, d'agressivité, de culpabilité et de masochisme, de désir. Toute pulsion est à l'origine pulsion de mort. Cela va ramener à la découverte du clivage du Moi. Une partie reconnaît la réalité extérieure, l'autre garde une croyance au désir. Le Moi devient le lieu de la division. Freud crée alors la deuxième topique.

 

 

Psychanalyse : les effets thérapeutiques

 

· La catharsis : le sujet va d'abord verbaliser son affect, et le situer dans son histoire. Il va en rechercher les causes et les conséquences. Il reconstruit sa vérité alors que jusqu'ici il n'avait fait que la subir. Le désir n'est pas pour autant supprimé. Le symptôme est toujours là mais il est abordé différemment. Au lieu de le vivre, le sujet parlera l'événement. Cela va amener Freud à renoncer à l'intervention sur le corps pour se porter sur le terrain du langage, du laisser-parler du désir. Il s'aperçoit qu'il y a 2 termes fondamentaux dans la cure, la résistance et le transfert.

 

· La résistance : le sujet résiste à l'avènement de sa réalité. En premier, le noyau originaire a une force d'inertie. Il y a aussi le Surmoi qui résiste et refoule sans arrêt. Enfin le Moi résiste contre l'angoisse. Mais c'est néanmoins une partie du Moi qui amène à la guérison, et qui aide à vaincre les résistances (dont certaines de la part du Moi lui-même). La résistance est quelque chose d'inévitable mais ce n'est pas pour autant un terme négatif de la cure: ce sera un pôle dynamique sur lequel le travail sera fait.

 

· Le transfert : c'est la répétition de relations infantiles vis-à-vis des figures parentales, sur d'autres personnes et en particulier l'analyste. C'est une condition sine qua non de la cure. On reporte sur l'analyste tout ce qu'on a vécu de manière conflictuelle dans son enfance. Il y a un premier temps au cours duquel le sujet doit se souvenir. C'est la "remémoration". Puis il doit répéter la scène. C'est la "répétition". Enfin le sujet doit élaborer. C'est la "perlaboration".

 

La construction analytique revient en fait à ce que fait le rêve dans son travail durant le sommeil.

 

 

 

Liens utiles:

 PSYCHIATRIE INFIRMIÈRE : THÉRAPIE ADULTE

Intervention orale de Mme Huguet, novembre 1985.

Écrit et mis à jour par Mr Dominique Giffard

pour le site "Psychiatrie Infirmière" : 

http://psychiatriinfirmiere.free.fr/,

références et contact e-mail.

Jacques Lacan:

langage et inconscient

 JACQUES LACAN : LANGAGE ET INCONSCIENT

bibliographie

 

Haut de Page