hypnose      - formation pour Infirmier de Secteur Psychiatrique - cours de Mr Giffard -

 FORMATION DE BASE POUR SOIGNANT

 

hypnose  et  hypnotisme

 

 

Le mot Français "hypnose" vient du Grec ancien "hypnos" qui signifie "sommeil". Hypnos est le Dieu du sommeil, frère jumeau de Thanatos le Dieu de la mort.

 

H. Bernheim définit en 1891 l'hypnotisme comme étant la "production d'un sommeil artificiel avec perte de la mémoire, de telle sorte qu'au réveil le patient n'ait aucun souvenir de ce qui s'est passé pendant le sommeil... L'hypnotisme n'est autre chose que la mise en activité d'une propriété normale du cerveau, la suggestibilité, c'est à dire l'aptitude à être influencé par une idée acceptée et à en rechercher la réalisation".

 

A l'école de "la Salpêtrière", Jean-Marie Charcot distinguait 3 étapes lors du procédé d'hypnotisation: la léthargie, la catalepsie et le somnambulisme.

 

Dans "études sur l'hystérie" publié en 1895, S. Freud et J. Breuer associent à cette pathologie le qualificatif "hypnoïde": "la tendance d'une part à la dissociation de la conscience et d'autre part à l'apparition d'états de conscience anormaux que nous rassemblons sous le nom d'états 'hypnoïdes' serait, dans cette névrose, un phénomène fondamental: le fondement, la condition nécessaire d'une hystérie est l'existence d'états hypnoïdes". Un peu plus tard, Sigmund Freud définira l'hypnotisation comme étant une "paralysie de la volonté".

 

Définition: l'hypnose est un état modifié, artificiel et transitoire de la conscience d'une personne, nommée l'hypnotisé, caractérisé par une susceptibilité accrue à l'influence et à la suggestion d'une autre personne, l'hypnotiseur.

 

Le sommeil hypnotique se distingue du sommeil dit "normal" sur plusieurs points fondamentaux:

  1. les perceptions sensorielles ne sont pas diminuées;

  2. ces mêmes perceptions sensorielles peuvent devenir sélectives;

  3. l'attention de la personne est apte à se concentrer sur un sujet donné, un thème précis;

  4. différentes actions lui sont possibles comme parler, interroger sa mémoire, réfléchir, répondre, marcher...

  5. l'enregistrement des rythmes électriques de l'électro-encéphalogramme est comparable à ceux d'une personne éveillée.

 

Chaque hypnotiseur a sa méthode pour hypnotiser. Le dentiste James Braid préconisait la fixation du regard, Auguste Liébault la suggestion verbale, le Dr Whitlow y ajouta la perte de connaissance par pression sur la carotide, d'autres préfèrent s'aider de musique, ou encore de narcotiques... etc.

 

Cependant toutes les techniques se rejoignent en ce qu'elles utilisent la suggestion, la persuasion de l'hypnotiseur sur l'hypnotisé, et font appel à la réceptivité et à la confiance de ce dernier. 

 

Nous pouvons ainsi noter d'une manière générale, les conditions nécessaires à une séance habituelle d'hypnotisation:

  1. température avoisinant les 23° C;

  2. bruit monotone et rythmé (par exemple un métronome);

  3. point captant l'attention (une petite lumière dans la pénombre, ou un stylo à 30 cm des yeux...);

  4. et enfin le plus de confort possible pour que le patient, assis ou allongé, puisse se consacrer entièrement aux suggestions de l'hypnotiseur.

 

La séance 

 

·  Les tests : il s'agit de convaincre le sujet des possibilités de l'hypnose et de la suggestion. Pour cela on va lui démontrer que l'idée de mouvement peut se transformer en mouvement. On pourra alors lui faire expérimenter différents tests, comme celui de la chute en arrière (suggestion de tomber à laquelle il ne pourra résister), la chute en avant... Une fois convaincu, le sujet est réceptif, tel que l'exige le reste de l'opération;

 

·  L'hypnotisation : il existe évidemment plusieurs méthodes mais la plus utilisée est un procédé purement verbal de décontraction progressive. La personne est amenée par suggestions à relâcher un à un tous ses muscles, procédé au cours duquel l'hypnotiseur détaillera, d'un ton monocorde, tous les symptômes que le sujet ressentira. S'il ne les ressent pas, il suffit qu'il croit ce qu'on lui dit et l'effet est identique. Il parvient ainsi à un état proche du sommeil, bien que léger, et caractéristique d'un début d'hypnotisation (le cerveau émet alors à ce moment des ondes "alpha").

Selon James Braid, on distingue généralement 3 stades à l'hypnose.

  1. La transe légère. Le sujet vient de fermer les yeux. Les suggestions le pousseront plus-avant dans l'hypnose en lui faisant éprouver dans les membres une légère torpeur. L'hypnotiseur contrôlera le niveau de la transe d'après la suggestibilité du patient rendue de plus en plus importante;

  2. La transe moyenne. A ce niveau, il y a possibilité de suggérer l'amnésie et l'analgésie, ainsi que les illusions de goût, de toucher et d'odorat. Le sujet s'abandonne de plus en plus aux suggestions de l'hypnotiseur qui peut alors amplifier le phénomène;

  3. La transe profonde. Caractérisée par la possibilité qu'a la personne d'ouvrir les yeux sans se réveiller. Le praticien obtient de lui les illusions visuelles et auditives, les régressions vers l'enfance... etc.

 

 

Sommeil léger

Somnolence: assoupissement, paupières lourdes.

TRANSE LÉGÈRE

Sommeil léger: commencement de la catalepsie. Les sujets peuvent encore modifier l'attitude de leurs membres si on les défie.

Sommeil léger plus profond: catalepsie, aptitude à exécuter les mouvements automatiques. Le sujet ne peut arrêter l'automatisme rotatoire suggéré.

TRANSE MOYENNE

Changements de personnalité, illusions du toucher, du goût, de l'odorat.

Sommeil léger intermédiaire: les sujets ne portent leur attention que sur l'hypnotiseur et n'ont souvenir au réveil que de ce qui s'est passé entre eux et lui.

Sommeil profond ou somnambulique

Sommeil somnambulique ordinaire: amnésie totale au réveil et hallucinabilité pendant le sommeil. Les hallucinations s'effacent au réveil. Les sujets sont soumis à la volonté de l'hypnotiseur.

TRANSE PROFONDE

Illusions de la vue, de l'ouie.

 

 

Régressions.

Sommeil somnambulique profond: hallucinabilité hypnotique et post-hypnotique. Soumission absolue à l'hypnotiseur.

 

 

 

·  Le réveil : une fois qu'il aura remis en place tout ce qui a été modifié, l'hypnotiseur suggérera au patient de se réveiller (ou plus exactement de quitter son rêve éveillé) après avoir, par exemple, compté jusqu'à cinq ou tapé dans ses mains.

 

 

Thérapie 

 

Il existe dans l'hypnose un point important: c'est la suggestion post-hypnotique. Elle est possible dés la transe moyenne, et le sujet la suivra scrupuleusement même à l'état de veille. De telles suggestions ne pourront être levées qu'à l'état hypnotique. Elles offrent donc l'avantage "d'accompagner" le sujet dans sa vie de tous les jours. Ainsi pourront t'elles aider la personne à affronter la vie quotidienne (parler en public, prendre un ascenseur...). Ces suggestions pourront également l'aider à lutter plus efficacement contre ses propres conduites pathologiques: addictions, kleptomanie, jeux d'argent...

 

L'hypnose permet aussi de soigner, par suggestions ponctuelles, quantité d'affections dont: névralgies, asthme, phobies, obsessions, trac, alcoolisme, timidité, mais aussi affections cutanées (Kartamichev en Rusie), maladies de l'estomac, énurésie (Chertok à Paris) et dans certains cas précis: paralysies, spasmes, tremblements, dyslexie, bégaiement... etc. Freud lui-même s'en servait pour le traitement des névroses adultes, avant de remplacer l'hypnose par la technique psychanalytique qu'il venait de théoriser et de mettre au point.

 

Notons enfin l'apport fourni dans l'accouchement, lors d'anesthésies pré-opératoires, pour la recherche d'un fait précis mais oublié dans le passé lointain (voire infantile) de la personne... etc.

 

 

Chronologie 

 

1773 

1ère cure de Franz Anton Mesmer

"Magnétisme animal";

1784

Marquis de Puységur 

"Somnambulisme magnétique";

1841

James Braid

"Hypnotisme";

1864

Auguste Liébault

"Suggestion hypnotique";

1910

Émile Coué

"Auto-suggestion";

1961

Alfonso Caycedo

"Sophrologie";

1901-1981

Milton Hyland Erickson

"Hypnose thérapeutique".

 

 

Histoire de l'hypnose

 HISTOIRE DE L'HYPNOSE

 

 

 

Liens utiles:

 PSYCHIATRIE INFIRMIÈRE : THÉRAPIE ADULTE

Retranscription d'un exposé oral de Mme Huguet, mars 1986.

Écrit, complété et mis à jour par Mr Dominique Giffard

pour le site Internet "Psychiatrie Infirmière" :

http://psychiatriinfirmiere.free.fr/ ,

références et contact e-mail.

 

bibliographie

 

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