theorie organiciste therapie organiciste    - formation pour Infirmier de Secteur Psychiatrique - cours de Mr Giffard -

 FORMATION DE BASE POUR SOIGNANT

 

organicisme, théorie organiciste

thérapie organiciste

 

 

 

Synonymes et équivalences en psychiatrie

 

Organogenèse, psychiatrie biologique, psychiatrie organiciste, neuropsychiatrie, neuropsychologie, psychopharmacologie, neurochimie cérébrale, neurosciences...

 

 

Définition

 

"Les comportements pathologiques ont un support biologique et résultent d’un disfonctionnement du cerveau". L'organicisme est une théorie médicale affirmant que chaque maladie a pour cause une lésion ou un disfonctionnement d'un organe ou d'une partie du corps. La thérapeutique qui en découle va alors tenter de guérir ou de soulager les malades en traitant la partie de leur corps incriminée.

 

 

Histoire de la psychiatrie biologique

 

Organogenèse

Appliquée à la santé mentale, la conception organiciste attribue une cause purement biologique aux troubles psychiatriques. L'organogenèse des maladies mentales trouve son origine en France aux alentours de 1840. De jeunes confrères réfutent les derniers écrits du médecin aliéniste français Philippe Pinel (1745-1826) et les travaux de son élève le psychiatre Jean Etienne Esquirol (1772-1840). Ils écartent ainsi toute causalité psychogénétique à la folie: les troubles psychiques doivent avoir une cause uniquement organique. Leurs recherches vont alors tenter de découvrir des lésions anatomiques cérébrales à l'origine des différentes pathologies psychiatriques...

 

Organomécanicisme

L'absence de découverte de lésions cérébrales va orienter les recherches du psychiatre allemand Emil Kraepelin (1856-1926) vers une "cause somatique endogène", c'est à dire interne à l'organe, sans qu'il y ait eu traumatisme ni lésion discernable: l'apparition des diverses formes de folie s'explique alors par un disfonctionnement, et non-plus par une hypothétique lésion.

 

Organodynamisme

S'appuyant sur les anciennes hypothèses du neurologue anglais John Jackson (1834-1911) qui décrivait une dissolution des fonctions nerveuses par la maladie, le psychiatre français Henri Ey (1900-1977) va, du moins dans un premier temps, pousser plus loin le raisonnement et élaborer un modèle théorique organo-dynamique. La maladie mentale y est constituée à la fois d'un aspect négatif (déstructuration de la conscience et de la personnalité) et d'un aspect positif (une levée de l'inhibition autorise la résurgence de processus archaïques inconscients).

 

Théories psychanalytiques

En expliquant la névrose en terme de refoulement et de relations infantiles, les écrits de Sigmund Freud (et plus tard ceux de Jacques Lacan pour ce qui concerne la psychose) vont éclipser pendant plusieurs décennies la vision réductrice d'une psychiatrie qui se voudrait exclusivement organique.

 

Chimiothérapie

Avec la naissance de la chimiothérapie en 1950, il y a eu ré-émergence de ce mouvement qui proposait alors les lobotomies, les électrochocs et l'ingestion ou l'injection de diverses substances chimiques. Les abus de ces méthodes ont discrédité quelque temps cette pratique psychiatrique, qui renaît cependant au début des années 1980 dans les pays anglo-saxons, puis dans les années 1990 en France.

 

Actuellement

Les principes de base de la psychiatrie biologique sont que toute activité mentale (s’extériorisant par la communication, le langage et le comportement) est produite par le fonctionnement du cerveau et particulièrement le système nerveux central. La circulation de l’influx nerveux se fait par libération de substances chimiques à partir d'un neurone pré-synaptique vers les récepteurs d'un neurone post-synaptique. C’est le disfonctionnement de ce mécanisme qui provoque la maladie mentale. Les recherches se font actuellement sur ces substances (environ une trentaine), les neuromédiateurs capables d’exciter ou inhiber certains neurones, donc certains comportements.

 

La maladie mentale est d’ordre endogène; c’est une maladie du cerveau. 

 

Par exemple, face à une forte angoisse, plutôt que chercher à travailler sur les causes qui ont déclenché cette angoisse, on pourra prescrire un traitement de fond à base d'antidépresseurs (inhibiteurs de la recapture de la sérotonine) pendant 6 mois. Le traitement agira après un laps de temps de 2 ou 3 semaines. Le gros risque est la majoration du délire, de la manie... Ce traitement de base pourra être complété par des anxiolytiques pendant quelques semaines.

 

Les substances qui agissent sur l'humeur sont appelées "thymoanaleptiques".

 

 

 

Liens utiles:

 PSYCHIATRIE INFIRMIÈRE : THÉRAPIE ADULTE

Retranscription d'un exposé oral de Mme Huguet, juin 1986.

Écrit, complété en juin 2011 par Mr D. Giffard

pour le site "Psychiatrie Infirmière" : 

http://psychiatriinfirmiere.free.fr/,

références et contact e-mail.

 

bibliographie

 

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MÀJ 05.06.11