Jacques Lacan  - document réalisé par D. Giffard, Infirmier de Secteur Psychiatrique -

 FORMATION DE BASE POUR SOIGNANT

 

Jacques LACAN

 

 

Jacques LACAN: sa vie, son oeuvre

 

Médecin, psychiatre et psychanalyste français, Jacques Lacan est né à Paris le 13 avril 1901. Il y meurt le 10 Septembre 1981.

Jacques Marie Lacan fait des études de médecine à Paris, puis de psychiatrie. En 1932, il soutient sa thèse: "de la psychose paranoïaque dans ses rapports avec la personnalité" qu’il dédie à son frère Marc François, bénédictin. En 1933, Lacan rédige "motifs du crime paranoïaque: le crime des sœurs Papin". En 1934, Jacques Lacan adhère à la Société Psychanalytique de Paris (la S.P.P.), fondée le 4 novembre 1926.

 

Lacan est devenu psychanalyste à trente-cinq ans. Sa vie fut liée à celle de la psychanalyse en France ainsi qu'aux nombreuses scissions du mouvement psychanalytique, dont il fut souvent l'artisan.

Il œuvra aussi pour un 'retour à Freud', Freud dont il voyait les théories trahies par la psychanalyse américaine plus portée sur la "psychologie de l'ego".

En 1936, au Congrès psychanalytique de Marienbad en Tchécoslovaquie, devant plusieurs personnalités dont Anna Freud, Jacques Lacan expose sa théorie sur le "Stade du miroir": si l’enfant peut entre six et dix-huit mois se reconnaître dans un miroir, c’est parce qu’il s'y voit comme totalité, unifiée dans l’image de "l’Autre faisant fonction de miroir". Cette image est à l'origine de son Moi, support de ses identifications ultérieures. Lacan attribue à cette "identification à l'image" un effet d’aliénation, car c’est en tant qu’aliéné que le sujet s’identifie et s’éprouve lui-même. 

 

A Paris à cette époque, il fréquente les milieux littéraires et artistiques et se lie avec les surréalistes.

 

En 1952, il rompt avec l'Association Internationale de Psychanalyse (fondée en 1912 par Sigmund Freud). Il se consacre alors à la formation théorique des futurs psychanalystes.

 

En 1953, Lacan participe à la fondation de la Société Française de Psychanalyse. Il s'agit d'une scission de la SPP.

 

En septembre 1953, au congrès de la SFP qui se tient à Rome, Lacan prononce un discours qui lie la psychanalyse française à l'école structuraliste. Participent à ce mouvement des psychanalystes comme Didier Anzieu, Françoise Dolto, Wladimir Granoff, Daniel Lagache, Jean Laplanche, Serge Leclaire, Octave Mannoni, Jean-Bertrand Pontalis...

 

En novembre 1963, apparaît une scission au sein de la SFP qui débouchera sur deux créations:

  1. le 26 mai 1964, l'Association Psychanalytique de France (APF) est créée;

  2. le 21 juin 1964, Jacques Lacan fonde l'École Freudienne de Paris (EFP): il y promeut la pratique psychanalytique des "séances courtes".

Commence aussi à cette époque le séminaire de Lacan, qui sera hébergé par différentes institutions.

 

En 1969, une scission s'effectue au sein de l'EFP. L'Organisation Psychanalytique de Langue Française (OPLF), créée à ce moment, sera alors connue sous le nom de "Quatrième Groupe".

 

En 1980, l'École freudienne de Paris (EFP) est dissoute par son fondateur.

 

 

THÉORIES de JACQUES LACAN

 

Si Freud a révolutionné la conception que l'homme avait de lui-même par la découverte en lui de cet immense continent insoupçonné qu'est l'inconscient, Lacan va aller plus loin pour contester à l'homme sa propre réalité consciente. L’homme, non seulement ne peut être compris sans la folie, mais ne serait pas humain s’il ne portait déjà en lui la folie. Le langage préexiste à l'apparition du sujet et l'engendre. La condition humaine est linguistique. Lacan fait apparaître l'homme aveuglé dans son image, perpétuellement conditionné par ses désirs.

 

Langage et inconscient sont intimement liés: Jacques Lacan utilisera dans toutes ses conférences et dans tous ses écrits un langage très proche de la langue de l'inconscient. Car ce qui caractérise l'être humain est bien le fait qu'il parle: "l'homme est un parlêtre". L'inconscient est structuré comme un langage, avec sa syntaxe, ses lois et ses caractéristiques propres.

 

Selon les théories freudiennes, on peut aborder la dynamique de l'inconscient par l'étude des rêves (condensation, déplacement... etc.) et par le langage (lapsus, jeux de mots... etc.). Poussant plus loin l'analyse, Lacan démontre la similitude qu'il y a entre la condensation du rêve et la métonymie, ainsi qu'entre le déplacement (toujours dans le rêve) et la métaphore. Il emploie alors les termes linguistiques de signifiant et de signifié, pour expliquer ce qui se passe dans le processus du rêve entre le contenu manifeste et le matériel latent.

 

En relisant la théorie freudienne à travers le filtre de la linguistique, Lacan lui permet d'atteindre un nouveau palier. Il traduit en termes linguistiques plusieurs concepts freudiens, comme par exemple le complexe d'Oedipe qu'il aborde dans le 'Nom du Père'.

Il observe à cette occasion et chez certaines personnes, la "forclusion du nom du père", c'est à dire la mise à l'écart du sujet, puis la tentative d'un retour par l'extérieur, sous la forme d'un délire.

 

Pour Lacan, l'enfant ne peut acquérir le langage et le "je" qu'en accédant au symbolique. Un enfant de 6 à 8 mois qui, se regardant dans un miroir, est nommé par sa mère ("c'est toi, là!"), prendra conscience de l'unité, de la totalité de ce corps qui est le sien. Il s'y reconnaît alors comme entier, différent de sa mère, et s'identifie à ce reflet de lui-même. C'est là que Lacan situe le "stade du miroir" pour l'enfant. De fragmentaire et partielle, l'image qu'il commence à construire de son corps devient totale, globale. Apparaît alors le risque de s'aliéner à (et dans) cette image aimée de la mère. Ce qui lui permettra de mettre une distance entre lui et son image, ce sera précisément le langage. Le langage dont est issue cette langue maternelle qui le nomme et le différencie. En acquérant le langage et une image corporelle unie et distincte, l'enfant progresse dans son autonomie.

 

Mais en même temps qu'il s'approprie le langage, il se coupe de son vécu, de sa vérité intimement ressentie. Il s'enferme dans cette langue qui ne pourra jamais que le re-présenter. Pour approcher plus près d'une vérité sur lui-même qu'il ressent sans pouvoir y mettre de mots, l'enfant cherchera dorénavant à s'identifier à l'image de l'Autre, et d'abord ce premier autre qu'est la mère. Dans ce contexte, l'image paternelle idéalisée prend sens dans le désir unissant le père et la mère. L'enfant, dans sa rivalité avec le père, va devoir prendre place dans le discours désirant qui unit père et mère. Pour s'inscrire dans le désir de la mère, il va petit à petit s'identifier à cette figure paternelle dont le père est le représentant.

 

Si auparavant l'enfant s'identifiait aux autres directement par projection, il s'identifiera désormais à l'image que les autres ont de lui. Et s'il identifiait les autres à lui (par introjection), il identifiera dorénavant les autres à l'image qu'ils ont d'eux-mêmes.

 

 

 

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MAJ 18.12.11