saint Alban psychotherapie institutionnelle - texte de Mr Giffard, Infirmier de Secteur Psychiatrique -
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L'article ci-dessous a été créé en 2007 pour le site "psychiatrie infirmière". Les sources et références sont en bas de page.
Il fut publié dans "Institutions, revue de psychothérapie institutionnelle" n°48 d'octobre 2011. Il a également
servi de base à un texte plus étoffé intitulé "Psychothérapie institutionnelle et formation infirmière".
ST ALBAN, LIEU DE PSYCHOTHÉRAPIE INSTITUTIONNELLE
"Saint-Alban-sur-Limagnole, chef-lieu de canton de la Lozère, est situé à 1000 m. d'altitude dans le plateau de grès rouge du Gévaudan. Étape sur le chemin de St jacques de Compostelle, aux portes des Causses, des Cévennes et de l'Aubrac, le village s'est très tôt édifié autour de son église romane et de son château féodal. Ce dernier, racheté en 1821 pour créer un hôpital pour femmes aliénées, est tenu par des religieuses. Le château-hôpital s'enrichit au cours des décennies de nombreux bâtiments annexes, pouvant loger jusqu'à 600 malades. Pendant les années d'occupation, de 1939 à 1945, les sœurs accueilleront, cacheront et soigneront maquisards ou clandestins fuyant le régime nazi. Si Saint-Alban recense aujourd'hui 1600 habitants, il en comptait plus de 2100 en 1940."
Dossier Psychothérapie Institutionnelle
Début XX ème siècle
Depuis bientôt 100 ans l'hôpital est géré par la congrégation de Saint Régis. La communauté des sœurs possède un corps de bâtiment, véritable lieu de vie dans l'enceinte même de l'hôpital. Elles vont jouer un rôle majeur dans l'évolution de celui-ci tout au long du 20ème siècle, tempérant parfois les innovations, mais très souvent aussi les accompagnant de manière active et volontaire. Toujours respectueuses des personnes hébergées, solidaires des clandestins, des patients et du personnel civil de plus en plus nombreux, elles participeront énergiquement et jusqu'au bout à l'expérience St Albanaise. Les "nonnes", comme les nommait affectueusement François Tosquelles, ont occupé tous les postes, de l'infirmière à la surveillante-chef. La dernière partira à la retraite en 2003...
1936
Arrivée du psychiatre lyonnais Paul Balvet à la direction de l'hôpital. Il lance des réformes pour humaniser l'asile. La mise en place des 40 heures de travail hebdomadaire et des congés payés entraîne l'embauche de nouveaux employés. L'hôpital héberge 500 malades.
1939 - 1945: guerre et occupation nazie
La guerre éclate, la France est occupée. Durant toute la période 39-45, les religieuses, les médecins, le personnel civil et les patients accueilleront, cacheront et soigneront des maquisards blessés (par exemple suite aux combats du "Mont-mouchet").
1940
6 janvier: le psychiatre François Tosquelles est invité puis accueilli à Saint-Alban. Militant au P.O.U.M. (mouvement trotskiste anti-stalinien), il a vécu les 3 années de la société égalitaire et communautaire (de 1936 à 1939) qui, en Catalogne, remplaça la république du front populaire. Participant à la guerre civile, il a fini par fuir devant les armées nationalistes du général Franco. Réfugié Espagnol, il vient de vivre la réclusion réservée aux "étrangers indésirables" dans le camp Français de "Septfonds", près de Montauban...
La situation géographique bien spécifique de Saint-Alban, situé loin des grandes villes et isolé dans la montagne, va favoriser la rencontre de nombreux clandestins fuyant les régimes nazi ou franquiste, des intellectuels, médecins et hommes de lettres dont les poètes Paul Eluard et Tristan Tzara, le philosophe Georges Canguihem, au milieu des patients et du personnel...
S'opère ainsi un riche brassage intellectuel qui a pour toile de fond l'humanisation des conditions d'hospitalisation des "aliénés".
C'est dans cette ambiance très particulière que va s'instituer le dispositif psychiatrique voulu par Tosquelles. De formation psychanalytique, le psychiatre Catalan met en pratique les concepts des deux écrits qu'il a apportés avec lui:
1) Le livre "Expérience de Guttersloch" d'Hermann Simon: "il faut soigner l'hôpital avant de soigner les gens".
2) la thèse de doctorat "De la psychose paranoïaque dans ses rapports avec la personnalité" de Jacques Lacan: "le discours du psychotique a un sens".
1942
Au congrès de Montpellier, Paul Balvet et François Tosquelles dénoncent l'immobilisme et la décadence du système asilaire Français, ainsi que l’état des malades mentaux soumis à un véritable génocide. Ils reprennent l’idée de Hermann Simon selon laquelle il faut considérer la collectivité elle-même, dont fait partie l'institution psychiatrique, comme malade.
Pour faire face aux restrictions alimentaires, tout le personnel, les médecins, les malades et la population (2100 habitants) organisent l'approvisionnement de l'hôpital en nourriture: initiative malheureusement unique dans toute la France occupée.
Médecin-psychiatre, Lucien Bonnafé est nommé chef de service: il commence à évoquer l'idée d'un "secteur de psychiatrie" qui serait à créer...
L'hôpital voit se redéfinir régulièrement et profondément les relations entre les malades, les soignants et le monde extérieur. S'expérimente sur l'ensemble de la commune la pratique d'une psychiatrie égalitaire et communautaire.
La "Société du Gévaudan" est créée par Paul Balvet, Lucien Bonnafé, André Chaurand et François Tosquelles: ils fondent les bases d'une pratique inédite de la psychiatrie dans laquelle "soins, recherche et formation" sont intégrés par une démarche collective. Ils mettent au point les lignes directrices de ce qui, bien plus tard, s'appellera la "psychothérapie institutionnelle", thérapie collective originale qui se développera sous la double influence du marxisme et de la psychanalyse. Pendant ces années d'occupation, la "Société du Gévaudan" avait une mission beaucoup moins officielle: faire passer vers la France libre des ouvrages ou des passagers clandestins, qui profitaient par exemple des liaisons entre Jacques Lacan à Paris (zone occupée), et Horace Torrubia à Aurillac (zone libre).
Les trains de la S.N.C.F. sont réquisitionnés, les marchandises n'arrivent plus. Alors qu'il manque de chaussures pour les hospitalisés, Paul Balvet surprend un patient, très délirant et que nul n'aurait imaginé capable de cela, se confectionner des sandales avec le raphia de l'atelier occupationnel. Le directeur lui propose d'en fabriquer d'autres paires, mais dorénavant contre rémunération, ce que le patient accepte; Tous deux viennent de lancer les bases de ce qui deviendra progressivement l'ergothérapie, théorisée puis officialisée après la libération: le but n'est plus d'occuper les patients, mais bien de leur proposer un travail rémunérateur répondant à une demande réelle de la collectivité!
1943
Paul Balvet est remplacé à la direction de l'hôpital par Lucien Bonnafé, psychiatre et militant du parti communiste.
1944
Lucien Bonnafé quitte St Alban, rentre dans la vie clandestine et intègre la résistance (il sera membre du service médical du maquis lors de la bataille du Mont Mouchet, participera aux combats pour la libération du pays...).
André Chaurand le remplace à la direction de l'hôpital.
1945: libération du pays
40.000 malades mentaux, soit la moitié des hospitalisés sont morts de faim ou de froid dans les centres français de psychiatrie durant les 5 années d'occupation.
Conséquence heureuse des nouvelles pratiques égalitaires qu'ils ont su accueillir au sein de leur commune, les St Albanais possèdent le seul hôpital psychiatrique n'ayant sacrifié aucun patient au cours de cette période.
Certains employés reviennent des camps de concentration, très marqués par l'expérience carcérale et déshumanisante qu'ils viennent de subir. De ce fait, ils adhèrent volontiers aux idées novatrices lancées par François Tosquelles et Paul Balvet. S’appuyant sur les vécus de ces ex-prisonniers revenant des camps nazis, un grand mouvement de transformation des conditions d’exercice de la psychiatrie est engagé à partir de 1945. Née à St Alban, la psychiatrie égalitaire et communautaire (intégrant soin du patient, recherche théorique et formation du personnel) va connaître au cours des prochaines décennies un développement de plus en plus important en France et dans le monde.
Ouverture des "Journées Psychiatriques Nationales" qui dureront de 1945 à 1947: l’idée est de conjuguer le psychanalytique et l’institutionnel.
1947
Mise en place d'une association loi 1901 conventionnée avec l'hôpital psychiatrique de St Alban: elle permet de se doter d'un cadre juridique pour intégrer le malade mental au sein des lois françaises. C'est dans cette optique qu'est créé le club "Paul Balvet", offrant aux patients une organisation de type associatif (il deviendra en 1954 le "club des malades"). Le club "Paul Balvet" est le prototype du "club thérapeutique" voulu par François Tosquelles, et qui sera définitivement rendu possible par la circulaire gouvernementale de février 1958. L'objectif immédiat du club thérapeutique est de pouvoir organiser la vie quotidienne d'un service en assumant la responsabilité des achats et des dépenses de chaque atelier: cafétéria, ateliers créatifs ou de production... etc.
D'autres hôpitaux psychiatriques suivront, comme ceux d'Aix en Provence, Auch, Aurillac, Bonneval, Lannemezan, Leyme, Toulouse, Vauclaire, Ville-Evrard, Villejuif... etc.
Création de l'ergothérapie: par son travail dans un cadre thérapeutique, le malade reçoit une rémunération. Activité de médiation et de socialisation, l'ergothérapie positionne directement le patient dans le monde du travail. Elle l'ouvre aux réalités extérieures et lui permet par la même occasion d'accroître son autonomie.
Création de la première société régionale d’hygiène mentale à Clermont-Ferrand où François Tosquelles se rend régulièrement. Elle deviendra la Fédération Nationale "croix bleu marine", pour finalement se nommer la Fédération d'Aide à la Santé Mentale "Croix-Marine" (accès au dossier "Croix Marine"). Cette organisation va jouer un grand rôle dans la diffusion et la mise en place des nouvelles méthodes psychiatriques théorisées pendant les années d'occupation.
Nommé à Toulouse, André Chaurand quitte la direction de l'hôpital. Maurice Despinoy est nommé médecin directeur.
3 Septembre 1947: François Tosquelles accueille Jean Oury et Robert Millon en qualité d'internes à St Alban. Jean Oury y restera deux ans, puis repartira en octobre 1949 à Saumery où il sera nommé médecin-directeur. Robert Millon, quant à lui, ne quittera pas l'hôpital de St Alban, dont il finira par assumer la direction.
1949
Attachant une grande importance au rôle de l'infirmier psychiatrique dans le soin des malades mentaux, Georges Daumézon, médecin-directeur de l'hôpital spécialisé de Fleury-les-Aubrais (près d'Orléans) crée des stages de formation à leur intention. Avec Germaine Le Guillant, dans le cadre des C.E.M.E.A. (centres d'entraînement aux méthodes d'éducation active), il initie les stagiaires aux techniques de la dynamique de groupe, aux psychodrames... Il leur fait également pratiquer des activités collectives et créatrices où, dans une relation inversée, ils vont découvrir de nouveaux modes d'échange avec les médecins qui les encadrent. A leur retour à St Alban et dans leurs hôpitaux respectifs, ces infirmiers reproduiront les pratiques et surtout reporteront ces nouvelles relations auprès de leurs malades (dans beaucoup d'hôpitaux, ils se heurteront au conservatisme de l'encadrement infirmier et médical français, et Georges Daumézon organisera alors des stages destinés aux surveillants-chefs. En 1957, il sera amené à réunir les médecins eux-mêmes à l'école expérimentale de Sèvres).
1950
La technique psychiatrique de St Alban, qui vise à humaniser l'hôpital et à redonner leur humanité aux malades, se traduit par la création de structures internes, commissions, bureaux, activités d'animation, théâtre, ateliers d'activités...
A partir de juillet 1950 paraît le journal "trait d'union", porte-parole de l'intérieur dans lequel chacun, infirmier, médecin, membre de l'administration ou hospitalisé, peut écrire ce qu'il veut. Hebdomadaire puis bi-mensuel, rédigé, imprimé, façonné et vendu au sein de l'hôpital (il valait 1,10 francs en 1950), ce journal interne de libre expression paraîtra jusqu'en 1981. Contenant de 4 à 8 pages selon les livraisons, il propose témoignages, revendications individuelles, faits d'actualité... etc. Orienté vers les soins et les échanges institutionnels, c'est un outil thérapeutique dans le sens de St Alban, apte à soigner l'institution autant que les malades.
1951
Henri Ey organise les "journées de Bonneval", congrès au cours duquel François Tosquelles expose l’organisation mise au point à l’hôpital de Saint-Alban, et développe les bases de la "psychothérapie collective". Prenant acte du rejet du malade psychotique par la société, il préconise la mise en application au sein même de l'hôpital de ce que Georges Daumézon et Philippe Koechlin appelleront l'année suivante la "Psychothérapie Institutionnelle".
1952
Alors qu'ils exercent à l'hôpital de Fleury-les-Aubrais, Georges Daumézon et Philippe Koechlin (son interne) emploient pour la première fois les deux mots: "psychothérapie institutionnelle" pour caractériser les activités thérapeutiques discontinues, collectives et cohérentes qu'ils ont introduites dans leurs services (article intitulé "la psychothérapie institutionnelle Française", paru dans la revue "Anais Portugueses de Psiquiatria"). Ces termes seront désormais adoptés pour désigner les techniques mises en place depuis 1940 à St Alban.
Frantz Fanon, interne en psychiatrie, rencontre François Tosquelles à St Alban; il a entendu parler à Lyon d'une "pratique psychiatrique attentive surtout à la complexité des différences qui lient entre eux les hommes".
1953
3 Avril 1953: avec les patients de Saumery qui l’ont suivi, et s'inspirant des concepts et de la pratique de la psychothérapie institutionnelle, Jean Oury crée près de Blois la clinique du "Château de Laborde", centre psychiatrique privé pour adultes. La clinique de Laborde est un lieu qui contribuera à soigner un nombre important de patients atteints de psychoses et d’autres pathologies, mais aussi à accueillir des stagiaires du monde entier, venus pour y réfléchir avec les soignants permanents, les "moniteurs", sur les pratiques et la théorie de la psychothérapie institutionnelle.
Employé depuis 1946 sur un poste d'infirmier, François Tosquelles a refait sa formation puis, après avoir franchi tous les échelons de la hiérarchie hospitalière, devient psychiatre de l’université française (le gouvernement ne reconnaissait pas le diplôme de psychiatre espagnol qu'il avait en arrivant en France). En 1953 il est nommé médecin directeur de l'hôpital de Saint-Alban.
1954
Georges Daumézon et Germaine le Guillant fondent la revue "Vie Sociale et Traitements" (V.S.T.) destinée à accompagner la formation des infirmiers des hôpitaux psychiatriques dans les stages CEMEA. Cette publication vise aussi à transmettre et soutenir le débat désaliéniste (accès au dossier "desalienisme").
Inauguration du "club des malades" à St Alban. Héritière du club "Paul Balvet" (créé en 1947), cette instance reproduit dans l'hôpital et pour les patients le schéma organisationnel associatif, avec élection d'un président, d'un secrétaire... L'organe local "Croix Marine" prend le relais pour les aspects officiels.
1955
L'abbé Oziol et François Tosquelles créent le "Clos du Nid", établissement recevant des enfants arriérés profonds, à Marvejols en Lozère.
1957
Création d'une bibliothèque à l'hôpital.
Au congrès de Zurich, Jean Oury fait une intervention sur "l’entourage du malade dans le cadre de la thérapeutique institutionnelle" dans laquelle il insiste sur les deux aliénations (sociale et mentale) et sur l’importance d’effets inattendus de cette technique: "par une technique du milieu, le médecin arrive à éclairer des zones de la personnalité de chacun qui seraient restées à tout jamais dans l’ombre. Elle tend à créer des systèmes de médiation contrôlés médicalement entre l’ensemble du personnel de l’hôpital et l’ensemble des malades.(...) Cette dialectique soignants-soignés instaure un ordre particulier qui bouleverse les structures trop anciennes, et donne sa signification à tout système médiatif que l’on cherche à créer".
A l’initiative de Georges Daumézon, désormais médecin-directeur à l'hôpital de "Maison-Blanche" en région Parisienne, et dans le but de faire bouger le conservatisme médical en France contre lequel se heurtaient régulièrement les infirmiers qu'il formait depuis 1949, ont lieu les premières rencontres du "groupe de Sèvres". S'y rassemblent les psychiatres progressistes héritiers de Pinel et de Freud, ainsi que tous ceux qu’anime la volonté de changements institutionnels. "Le groupe réunit soit ceux qui veulent subvertir l’institution asilaire pour en faire un véritable instrument de soins, désireux de guérir dans la même démarche les institutions et les malades qu’elles accueillent, soit ceux qui veulent créer un ailleurs dégagé des facteurs d’aliénation de structures héritées du passé" (Jean Ayme). 40 psychiatres et psychanalystes se réunissent à 6 reprises entre 1957 et 1959. ils y discutent des théories du secteur en psychiatrie, de la participation des infirmiers à la psychothérapie... Ce thème sera d'ailleurs à l'origine du désaccord qui mettra fin au mouvement (accès à la liste des articles ayant pour thème "la participation des infirmiers à la psychothérapie").
1958
Circulaire gouvernementale du 4 Février 1958: préparée et impulsée par les nombreuses publications des psychiatres désaliénistes (Lucien Bonnafé, Georges Daumézon, Henri Ey... etc.) elle réorganise le fonctionnement de la psychiatrie en aménageant le travail thérapeutique. Elle officialise également l'existence des clubs thérapeutiques auxquels elle fournit enfin un cadre législatif adapté. Cette circulaire reconnaît l'intérêt de l'intervention d'une association dans l'organisation du travail thérapeutique, pour éviter que l'argent gagné dans les ateliers ne soit la propriété de l'hôpital, mais revienne bien à ceux qui y ont travaillé. Une telle association loi 1901 se compose de soignants et de personnalités extérieures au soin, et porte le nom de "comité hospitalier". C'est ce comité qui passe convention avec l'établissement, puis crée en son sein un "club thérapeutique".
Création de "l'association culturelle du personnel" qui aura pour but essentiel la formation des soignants à St Alban, anticipant sur ce qui va se mettre en place quelques années plus tard dans toute la France. Le personnel soignant a ressenti le besoin de se retrouver pour échanger et élaborer ses expériences. En complément de démarches psychanalytiques personnelles, un mouvement est ainsi né sous la forme d’une association culturelle, permettant aux différents acteurs de se retrouver pour réfléchir ensemble sur leurs pratiques.
Au départ, cette association a eu pour but l'étude des textes fondamentaux (Freud, Lacan... etc.). Notons que les tout premiers textes proposés par François Tosquelles ont été celui de Hermann Simon non encore traduit en français ("Expérience de Guttersloch"), et la thèse de doctorat de Jacques Lacan ("De la psychose paranoïaque dans ses rapports avec la personnalité"). Toutes ces études ont enrichi considérablement la culture du milieu hospitalier, à une époque où la psychanalyse n’avait pas encore pénétré la psychiatrie.
Persuadé de l’importance de la place du "psychiste" dans la cité, François Tosquelles a aussi entrepris, sous l’égide de cette association culturelle, d’animer un ciné-club à Saint-Chély d’Apcher. Les séances proposent alors aux nombreux spectateurs des discussions passionnées sur la psychopathologie, débats commentés et animés par François Tosquelles. Elles offrent un spectacle recherché et redouté à la fois puisque personne n'est à l'abri d'une interpellation de sa part!
Création de "Radio-Club" qui, à partir d'un studio dans le château, émet par fil dans tous les services de l'hôpital des émissions réalisées par des animateurs et par des malades. Y circulent des faits divers, des plaintes, des avis personnels, des "coups de gueule", des poèmes, des infos sur les différentes activités, ou encore des "potins" locaux... Les unités de soins qui le souhaitent se branchent sur "Radio-Club" à l'heure prévue pour l'émission quotidienne (émise tous les jours de la semaine). Ceux qui écoutent peuvent réagir à ce qui vient d'être dit en allant s'y exprimer.
François Tosquelles est remplacé à la direction de l'hôpital par Yves Racine, après un court intérim de Roger Gentis.
1960
La circulaire gouvernementale du 15 Mars 1960 reconnaît et promeut la "psychiatrie de secteur". Ce mouvement a été initié de manière très naturelle depuis plusieurs années à St Alban et dans tout le département de 60.000 habitants, département dont François Tosquelles dit qu'il est "le jardin de l'hôpital". Les interventions au domicile des malades se font principalement à la demande de la famille ou du médecin traitant.
L'hôpital accueille en mai les premières journées du G.T.P.S.I. (Groupe de Travail sur la Psychothérapie et la Sociothérapie Institutionnelles) qui est né de la disparition en avril 1959 du groupe de Sèvres. Suite à l'initiative de 3 psychiatres (Hélène Chaigneau, Jean Oury et François Tosquelles), douze rencontres se succèderont entre le 1er Mai 1960 et le 31 Octobre 1965. Les principaux acteurs du mouvement de la psychothérapie institutionnelle s'y sont retrouvés pour des sessions de trois jours, à raison de 2 ou 3 fois par an. Sont abordées les questions théoriques ou pratiques posées dans leurs divers lieux de soins. Les thèmes débattus indiquent les préoccupations du moment:
- "fantasme et institution";
- "le transfert en institution";
- "la notion de superstructure";
- "l’argent à l’hôpital psychiatrique";
- "le concept de production dans le collectif psychiatrique";
- "l’établissement psychothérapique comme ensemble signifiant";
- ... etc.
Tous les participants du G.T.P.S.I. ne travaillent pas à St Alban: à des degrés divers, ils auront une grande influence dans la diffusion des idées et des pratiques de la Psychothérapie Institutionnelle. Ainsi peut-on citer:
Jean Ayme, délégué syndical à la C.G.T. et sympathisant trotskiste, conseille François Tosquelles dans toutes ses démarches administratives de réfugié politique (il le protègera également de l'animosité et du racisme qu'expriment plus ou moins ouvertement certains médecins à l'encontre de l'émigré espagnol). Psychiatre, ses nombreux écrits professionnels vont faire prendre conscience de l’importance des concepts de la "psychiatrie de secteur" et de la "psychothérapie institutionnelle" dans la pratique des équipes de secteur françaises;
Hélène Chaigneau: elle contribue à l’approfondissement des concepts de la psychothérapie institutionnelle par son souci de la rigueur et de la justesse;
Roger Gentis, formé à Saint Alban avec François Tosquelles. Il s’est penché sur les thérapies mettant le corps en scène dans les approches psychothérapiques. Publie en 1970 "Les murs de l'asile", pamphlet contestataire qui toucha un large public et ébranla les consciences;
Félix Guattari, psychanalyste et philosophe, collabore avec Jean Oury à la clinique de "La Borde". Pour neutraliser les effets pathogènes de la hiérarchie et des castes, il développe le concept de "Transversalité": ce terme désigne alors le mode relationnel horizontal utilisé lors des réunions thérapeutiques, et qui permet à la parole de passer librement sans suivre la voie hiérarchique.
Philippe Koechlin, élève de Georges Daumézon et auteur avec lui du terme "psychothérapie institutionnelle". Médecin-directeur dans un hôpital de Seine-et-Oise, il suit l'exemple de Georges Daumézon et met en place des activités culturelles et sportives auxquelles participe tout le personnel (soignant, administratif, technique), crée des réunions de pavillons...
Yves Racine, développe et enrichit la réflexion engagée par les pionniers. Consacrera les dernières années de sa vie à la pédopsychiatrie;
Philippe Rappard, interne chez Henri Ey, puis chef de service à Étampes. Il a écrit une thèse sur "Les clubs thérapeutiques" (Bordeaux, 1955) et a publié également de très nombreux textes sur la théorie de la psychothérapie institutionnelle, notamment son fameux "La folie et l’état";
Horace Torrubia: après avoir participé à la guerre civile espagnole aux côtés des républicains, il est lui aussi obligé de fuir son pays. Psychiatre à l'hôpital d’Aurillac, il fait chaque semaine le voyage pour Saint-Alban (environ 130 Km de routes de campagne). Il incarne une fonction très importante dans le mouvement de la psychothérapie institutionnelle, celle du doute méthodique: "et si ce n’était pas ça?";
Et aussi Michel Baudry, Jean Colmin, Ginette Michaud, Robert Millon, Jacques Paillot, Jean-Claude Polak, Claude Poncin, Jacques Schotte, Henri Vermorel... etc.
Acquérant de la renommée au cours des années et ne pouvant plus répondre à l'affluence grandissante des participants, le G.T.P.S.I. finira par disparaître après 12 réunions, laissant la place en 1965 à une nouvelle association, la S.P.I. (Société de Psychothérapie Institutionnelle).
1962
Création du "Bulletin du personnel soignant": traitant principalement du fonctionnement de l'institution, sa parution est très irrégulière mais durera néanmoins une trentaine d'années.
1965
N'ayant plus de raisons d'être, les murs d'enceinte sont démontés: l'hôpital est désormais pleinement intégré dans la commune de St Alban.
Sur ordre du service des monuments historiques, la chapelle de l'hôpital est détruite car adossée illégalement contre le mur du château. Les sœurs et la majorité des patients en réclament aussitôt une nouvelle. Yves Racine, médecin directeur de l'hôpital accepte, mais à condition que ce soient les patients et le personnel qui la construisent! Il finance le matériel, ainsi que les services de quelques ouvriers, d'un architecte et d'un artiste qui devront respecter strictement les choix des patients, dans la mesure du réalisable mais sans limite de temps pour y parvenir.
La construction nécessitera 5 années, durant lesquelles tout le monde s'y est mis: ouvriers, patients, bonnes sœurs... Dans la construction, tous les travaux des patients furent intégrés. Les piliers par exemple sont constitués de blocs tous différents, certains cubiques, d'autres sans forme distincte: fruit d'une participation collective respectant chacun, la réalisation de cette chapelle représente encore actuellement l'essence, la synthèse de la psychothérapie institutionnelle.
Une revue appelée "Psychothérapie institutionnelle" est éditée. Elle va faire paraître sept numéros sur de grands concepts comme "le transfert", "la transversalité", "la hiérarchie", "la pédagogie"... etc.
Le G.T.P.S.I. (Groupe de Travail sur la Psychothérapie et la Sociothérapie Institutionnelles) cesse de fonctionner...
La S.P.I. ou "Société de Psychothérapie Institutionnelle" est créée sous la forme d’une fédération de groupes régionaux. François Tosquelles en devient le premier président. Il y définit l'articulation du soin psychiatrique: "la psychothérapie institutionnelle marche sur deux jambes, la psychanalytique et la politique".
L'hôpital connaît années après années une vie culturelle de plus en plus riche et ouverte. Les membres du personnel y retournent facilement le soir, sur les repos ou les jours fériés, accompagnés de voisins ou de la famille pour assister à une représentation de théâtre, une soirée dansante, une tombola ou un repas... L'ambiance y est libre et vivante, les relations entre patients, soignants, administratifs et villageois sont basées sur la bonne humeur, la confiance et la détente. On partage désormais dans tout le village l'acceptation de l'autre dans sa différence et son originalité. "Une des bases de la psychothérapie institutionnelle, c'est l'amitié" (F. Tosquelles).
1968
La S.P.I. (Société de Psychothérapie Institutionnelle) cesse de fonctionner...
Devant la grande affluence que commencent à connaître les petits groupes régionaux, Félix Guattari créé le F.G.E.R.I. (Fédération des Groupes d’Etude et de Recherche Institutionnelle) qui publiera la revue "Recherches".
Durant les évènements de mai 1968, le directeur Yves Racine téléphone chaque matin à la préfecture pour signaler qu'il est retenu dans son bureau par les grévistes. Le préfet lui demande s'il est nécessaire de faire intervenir les forces de l'ordre pour le libérer: "Non, non, cela se passe très bien, ils ne sont pas agressifs envers moi, ils me retiennent, c'est tout". Dès que le téléphone est raccroché, le directeur, ayant rempli son rôle officiel distribue de l'argent aux grévistes et piquets de grève pour aller s'acheter du saucisson, du pain, du vin...
Un livre paraît: "le psychanalyste sans divan" de Racamier, Lebovici, Diatkine, et Paumelle. L'ouvrage reconnaît "l’apport de la théorie psychanalytique à la compréhension des maladies mentales et éventuellement à l’organisation d’institutions destinées à les traiter". Il met en avant les "interactions dynamiques entre malades et institution", et décrit en détail les "phénomènes de résonance sociopathologique entre dissociation schizophrénique et dissociation du milieu".
Yves Racine, médecin directeur, demande aux infirmières en soins généraux (ou I.D.E.) qui veulent travailler à St Alban de passer leur diplôme d'infirmier de secteur psychiatrique (ou I.S.P.), soit 2 ans de formation à l'époque.
600 patients sont pris en charge par l'hôpital et le village.
Années 1970
Mise en place sur le territoire français du secteur de psychiatrie. Là où ils seront nommés psychiatres, les ex-internes de St Alban vont organiser leurs "secteurs de psychiatrie" avec plus ou moins de succès suivant les endroits. Le syndicat des psychiatres des hôpitaux, dont Jean Ayme a été président, usera de toute son influence pour relayer, soutenir et élaborer collectivement les applications de la doctrine de secteur dans chaque département. Cela se fera souvent contre les directions administratives locales, non convaincues du bien-fondé de cette révolution psychiatrique.
La mise en place de la psychiatrie de secteur sur le territoire Français à partir des années 1970 va avoir une influence déterminante dans l’extension des idées et des pratiques de la psychothérapie institutionnelle. Pour ses fondateurs, l’importance de la désaliénation à accomplir est fondamentale et c'est le seul moyen de changer le visage de la psychiatrie.
Les services psychiatriques de l'hôpital de St Alban proposent leurs soins sur 3 secteurs adultes et un inter-secteur enfant.
Directeur de l'hôpital, Yves Racine vient d'obtenir du ministère de la santé un budget pour la construction de 2 nouveaux pavillons. Il engage les travaux non pas pour 2, mais pour 4 services, qui très logiquement ne seront construits chacun que sur une moitié. Invité à l'inauguration des 4 demi-pavillons, le préfet, furieux, est mis devant le fait accompli, car personne dans le village ni au sein de l'hôpital n'a éventé la supercherie. L'état se voit contraint de doubler le budget initial pour financer la fin des travaux. Ce seront finalement 4 nouveaux bâtiments qui verront le jour à l'hôpital de St Alban.
Les services du ministère de la santé insistent auprès du Dr Yves Racine, médecin-directeur de l'hôpital, pour qu'il réserve les repas thérapeutiques "aux seuls soignants", n'incluant dans ces termes que les infirmiers et les aide-soignants. Partant du principe que tout l'entourage du patient fait partie du soin, Yves Racine tient bon et maintient la gratuité des repas pour tout le personnel, qu'il soit soignant ou administratif, mais aussi les ouvriers, les familles présentes, les femmes de ménage... bref, le partage et la convivialité sont recherchés, tout le monde mange ensemble.
Yves Racine est remplacé à la direction de l'hôpital par un administratif non médecin, après un très court intérim de Janine Camplo, dernier médecin-directeur de St Alban.
Le courant de psychothérapie institutionnelle commence à cette époque à perdre un peu de son activité. De nouvelles méthodes, le redéploiement des soins donnés aux malades mentaux, font que le nombre de patients décroît notablement à partir de 1970.
Fin des années 1970, l'état qui a porté plainte contre Yves Racine a finit par remporter son procès dans l'affaire des repas thérapeutiques, alors que ce dernier a déjà pris ses fonctions à l'hôpital de "Maison Blanche", ayant quitté St Alban depuis 1972.
Années 1980
Virage et renoncement dans la politique française de psychiatrie: le ministère de la santé divise par deux le nombre des nouveaux psychiatres sortant de fac, puis annule la spécificité psychiatrique de leur internat. Parallèlement, il introduit des critères de rentabilité dans la gestion des services, et de la concurrence entre les hôpitaux; Celui de St Alban, comme d'ailleurs tous les hôpitaux de France, doit intégrer une nouvelle composante: la loi du marché.
La psychothérapie institutionnelle n'est plus porteuse du même espoir: la maladie mentale va désormais s'appréhender dans une approche biologique, et les traitements seront de plus en plus d'ordre médicamenteux ou comportemental (accès à l'article d'Edouard Zarifian: "la psychiatrie biologique vit sur un quiproquo fondamental").
L'hôpital de St Alban se referme au fil des années. Ce n'est plus le quotidien qui fait soin, et de moins en moins le relationnel. les patients désertent petit à petit le village et ré-intègrent l'établissement, ses murs et sa hiérarchie. La psychothérapie institutionnelle n'y est déjà plus appliquée.
Prenant à contre-pied ce déclin, et rebondissant sur une idée de Lucien Bonnafé, l'association culturelle institue en juin 1986 les "rencontres de St Alban". Sont invitées en juin et sur deux journées des équipes de soins, composées d'aide-soignants, infirmiers, psychologues, psychanalystes ou psychiatres venus de toute la France, et précisément ceux qui ont insufflé dans leur région une pratique de la psychothérapie institutionnelle. Une fois par an se retrouvent ainsi ses principaux acteurs sur le lieu de naissance du mouvement, en compagnie de soignants de divers horizons et des patients.
D'autres rencontres s'organisent aussi à Dax et Angers (décembre), Landernau, Marseille (octobre)...
Années 1990
Le ministère de la santé supprime la formation spécialisée des infirmiers de secteur psychiatrique (accès à l'article de Jean Oury: "la suppression du diplôme infirmier de secteur psychiatrique est un scandale"). Ce seront dorénavant les infirmiers des soins généraux, non sensibilisés aux théories psychanalytiques qui viendront les remplacer lors des départs à la retraite.
Les infirmiers de secteur psychiatrique ont été très actifs dans le désaliénisme de la psychiatrie asilaire, puis dans la mise en place du secteur. Ils ont été une des principales forces vives pour ces changements très profonds, et la suppression de leur diplôme spécifique en 1992 a été pour la psychiatrie un coup très dur (accès à l'article de Pierre Delion dénonçant cette "perte des savoirs spécifiques").
Le traumatisme des années 1939-1945 sous l'occupation Nazie et le régime de Vichy s'est fortement dilué dans les consciences: la résistance à l'ordre établi, la recherche d'une vie communautaire ou simplement la solidarité ne fédèrent plus comme durant les décennies qui ont suivi la libération. La société civile française prône désormais l'individualisme, et se renferme en excluant. Tous les gouvernements successifs ont accompagné le mouvement. Au cours de ces dernières années, leurs mesures auront d'une part amplifié la médicalisation du soin et le recours aux drogues en psychiatrie, et d'autre part favorisé la pénalisation des comportements pathologiques puis l'incarcération des malades mentaux. Elles auront aussi chaque fois qu'elles le pouvaient, combattu l'approche psychanalytique, ses théories et sa pratique (accès à l'article de Fernando de Amorim s'interrogeant sur cette "ignorance ou malveillance envers la psychanalyse").
Au niveau international, et depuis plusieurs années déjà se met en place le D.S.M. (ou "Diagnostic and Statistical Manual"). Remplaçant les maladies par des troubles, cette classification excessivement simpliste a réduit les pathologies mentales à des listes de symptômes. L'approche organiciste y est privilégiée, au détriment de l'approche psychanalytique (accès au dossier "thérapie organiciste"). Imposée de force en France, sans concertation avec les principaux intéressés que sont les patients et leur famille, elle heurte violemment les conceptions humanistes et sociales en vigueur jusque-là (accès à l'article de Jean Garrabé: "l'absence de références théoriques conduit à ne plus traiter que des symptômes").
Années 2000
L’évolution en France a montré d'autres difficultés, créées par une analyse très superficielle des problèmes posés à la sectorisation. Certains services de psychiatrie sont désormais clivés en deux parties très différentes et quasiment autonomes l'une par rapport à l'autre: un extra-hospitalier responsable du secteur, et un intra-hospitalier asilaire. On ne prend plus en compte le contre-transfert institutionnel, notion sur laquelle François Tosquelles insistait pourtant beaucoup: en effet, comment soigner un patient en extra-hospitalier et espérer qu’il développe une relation de confiance avec ses soignants, si dès la première décompensation, ce sont d’autres soignants, ceux de "l’intra" qui le prennent en charge? La logique psychothérapique repose sur la relation transférentielle qui, elle, repose sur la continuité des soins. Sans cette continuité, pas de relation psychothérapique et donc pas de psychothérapie institutionnelle.
La psychothérapie institutionnelle n'existe que par la volonté, et sous l'autorité d'un médecin motivé. Il faut à cette technique psychiatrique une décision personnelle, un choix médical pour apparaître et s'épanouir, et lorsque le médecin quitte son poste, elle disparaît... Sauf si le suivant décide de continuer! Quand dans un premier temps François Tosquelles, puis Roger Gentis et enfin Yves Racine sont partis de St Alban, petit à petit la psychothérapie institutionnelle s'est repliée, et les patients ont été de moins en moins vus dans le village...
L'hôpital de Saint-Alban ressemble désormais à n'importe quel autre centre psychiatrique en France. 120 patients sont accueillis entre ses murs.
D. Giffard, infirmier de secteur psychiatrique.
Juillet 2007.
Sources:
Office de tourisme de St Alban: ot.stalban@wanadoo.fr ou 04.06.31.57.01;
Association culturelle du personnel de St Alban: assoculturelle@chft.fr ou 04.66.42.55.55, sa présidente, son ancien président;
"Essai sur l'histoire de la psychothérapie institutionnelle" de Jean Ayme, 1985 (dans "Actualités de la psychothérapie institutionnelle", Vigneux, Matrices);
"Thérapeutiques institutionnelles" de Pierre Delion, 2001 (Éditions Scientifiques et Médicales Elsevier);
"L'ombre portée de François Tosquelles" de Patrick Faugeras, 2007 (Éditions Érès).
- http://psychiatriinfirmiere.free.fr/ - "Psychothérapie institutionnelle" -
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