Bettelheim - formation pour Infirmier de Secteur Psychiatrique - cours de Mr Giffard -
bruno bettelheim
Bruno BETTELHEIM (1903-1990)
Son oeuvre est centrée sur l'autisme infantile et la thérapie institutionnelle qui part du principe que si un environnement destructeur peut anéantir l'individu, un environnement particulièrement favorable peut le reconstituer, d'où la création de l'école orthogénique à Chicago. Le terme "orthogénique" signifie "redressement de la naissance".
Bruno Bettelheim s'est aussi centré sur l'éducatif, encourageant de nombreux dialogues avec les mères.
Sa méthode consiste dans le suivi systématique des éducateurs ou thérapeutes approchant l'enfant. C'est l'institution dans son ensemble qui est thérapeutique.
Bruno Bettelheim est né à Vienne. Son père était un ami de Sigmund Freud. Il fait des études de littérature, de philosophie et d'histoire de l'art. Il entreprend une psychanalyse et découvre un champ d'expérience illimité. En 1938 il est interné à Dachau, puis à Buchenwald. En 1939 il émigre aux États-Unis. En 1944 il travaille à Chicago, réorganise l'institut "Shankman" et le dirige jusqu'en 1973. Très tôt il s'intéresse à l'autisme.
Les situations extrêmes
Le concept des "situations extrêmes" est né de son étude des déportés en camps de concentration. Bruno Bettelheim y a observé que les prisonniers répondaient par toute une gamme de réactions psychotiques à cet environnement modifiant leurs personnalités en profondeur.
Il a ainsi noté comme réactions:
de la catatonie, de l'hébétude;
de la mégalomanie;
des comportements autistes...
L'autisme était le comportement de certains prisonniers résignés à la mort et à la fatalité.
N'ayant plus le statut d'êtres humains, réduits à l'état de choses, ils s'identifiaient à la volonté du persécuteur et restaient convaincus du caractère inéluctable d'une mort imminente. Prisonniers et enfants autistes avaient ainsi les mêmes vues sur le monde et sur eux-mêmes.
Caractéristiques des situations extrêmes : on ne peut se soustraire à la situation, sa durée est indéterminée, rien de ce qui la concerne ne peut être prédit et la vie même est toujours en danger. On y est impuissant. Face à cela, l'individu réagit en dépensant le moins d'énergie possible à faire quoi que ce soit, adoptant une vie végétative dans le quotidien, en toutes situations. Il y a un retrait de la réalité pour une vie fantasmatique de plus en plus pauvre. Même l'angoisse s'atténue.
La différence avec les enfants autistes est qu'il y a eu développement intellectuel, mental et physique, et que les conditions de déstructuration de la personnalité sont réelles, alors que pour l'enfant autiste il suffit qu'il soit convaincu de vivre de telles conditions pour devenir autiste. Pour cela la pathologie de la mère n'est pas déterminante et l'enfant lui-même crée le processus autistique par réaction spontanée à la mère. Cette réaction deviendra chronique en fonction de la réponse de l'environnement. L'important est cette persistance de l'échec dans la communication avec l'entourage du bébé.
L'autisme correspond à une angoisse écrasante qui mène au retrait de la réalité. Le bébé se rend insensible pour éviter cette angoisse.
L'école orthogénique
"Si un milieu néfaste peut conduire à la destruction de la personnalité, il doit être possible de reconstruire la personnalité grâce à un milieu particulièrement favorable". D'où l'aménagement de conditions spéciales d'existence, comme dans l'école orthogénique. Cette école reçoit des enfants "incurables", une cinquantaine environ. 1/3 sont des autistes. Pour Bruno Bettelheim, il y a 85 % de réussite. Est considéré comme une réussite le cas de l'enfant qui parvient à mener sa vie, à décider pour lui-même.
L'enfant autiste crée un langage adapté à sa perception du monde, ce qui constitue une élaboration intellectuelle.
Liens utiles: |
Retranscription d'un exposé oral de Mme Huguet, déc 86 écrit et mis en page par Mr Dominique Giffard pour le site "Psychiatrie Infirmière" : |
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MÀJ 11.11.11