violence et vulnérabilité psychiatriques  

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Ouest-France n° 19510 (p.3)

"le patient psy plus vulnérable que violent "

article du 3 novembre 2008 relatif à:

  • la perte des savoirs soignants,
  • la réduction des effectifs,
  • la violence psychiatrique.

 

Les malades dangereux sont rares, affirme Patrick Chaltiel, médecin et spécialiste des violences en milieu psychiatrique.

 

"Le problème des personnes souffrant de troubles psychiques, c'est davantage leur vulnérabilité que leur violence", dit le docteur Patrick Chaltiel. De 1998 à 2006, ce psychiatre de la Seine-Saint-Denis a dirigé un observatoire des violences à Ville-Évrard, l'un des deux plus grands hôpitaux psychiatriques de France.

"A l'extérieur de l'hôpital, les malades sont dix-sept fois plus victimes d'agressions que la population générale, constate t'il. Alors que leur violence à eux n'est pas supérieure à celle de la population générale". Seuls 3 à 4% des patients, particulièrement violents, doivent être traités dans des unités de soins sécurisées.

 

Les vocations en chute libre.

 

Le problème, souligne t'il, "c'est que les cas de violence sont sur-médiatisés". La politique menée en psychiatrie, depuis quinze ans, serait elle-même génératrice de violences. En 1992, le diplôme d'infirmier de secteur psychiatrique a été supprimé. Les nouveaux infirmiers arrivent sans formation spécifique: "un déficit de savoirs qui entraîne une mauvaise gestion des situations d'agressivité"(accès au dossier détaillant les graves insuffisances de la "formation unique infirmiere" imposée à la psychiatrie par le gouvernement de 1992).

 

Pour Patrick Chaltiel, la réforme des hôpitaux ne fait qu'aggraver le problème. "Avec la doctrine libérale, qui veut calquer l'hôpital sur l'entreprise, les aspects humains de la psychiatrie ne sont plus pris en compte" (accès aux dossiers analysant la mise en place d'une doctrine libérale en santé mentale "information aux usagers" et "quels soins pour la psychiatrie?").

Un exemple: il a dû se battre pour maintenir les activités artistiques proposées aux malades, chaque soir, dans son service. "Pourtant, ce sont des réducteurs considérables de violence. Les patients se sentent très dévalorisés par leur maladie. Là, ils vivent pendant trois heures sous un regard positif qui s'intéresse à leur potentiel, pas à leurs troubles!"

 

"Aujourd'hui, on nous demande de passer un tiers de notre temps à rendre compte de nos pratiques... Au détriment de la présence auprès des patients! Or, l'acte de soin le plus essentiel en psychiatrie, c'est l'acte de présence et de disponibilité" (accès au dossier "psychiatrie").

 

Les vocations de psychiatres s'en ressentent. A l'horizon 2020, leur nombre risque de chuter de 39%. La baisse la plus forte de toutes les spécialités médicales.

 

 

 

- Claudine QUIBLIER -

 

 

 

Sur les conséquences d'une formation unique infirmière imposée à la psychiatrie par le gouvernement de 1992, et la suppression des centres de formation spécifiques à la psychiatrie, consulter ci-dessous:

 

Consultez aussi les articles de presse:

 

 

 

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