naissance - formation pour Infirmier de Secteur Psychiatrique - cours de Mr Giffard -
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NAISSANCE
Bien avant la naissance, dés son 5ème mois, le fœtus rêve. La période de rêve correspond avec celle de la mère, et la tension du rêve est en corrélation avec celle de la mère.
La naissance est un choc profond pour le fœtus, car c’est un changement radical de milieu, de façon de vivre... etc. Le fœtus endure beaucoup plus de douleur que ne le pourrait l’adulte. D’après le psychologue et psychanalyste autrichien Otto Rank (1884-1939), le traumatisme de la naissance serait un réservoir d’angoisse pour plus tard, agissant toute la vie durant. Cette "mise à mort", en s’élaborant, serait le prototype de toutes les angoisses futures devant le danger.
On imaginait auparavant l’individu comme un vase vide que l’on remplit tout au long de l’existence. Ainsi fallait-il apprendre à marcher, à parler... à un enfant qui n’était rien au départ.
Au cours du 20ème siècle, la démarche a été inversée: l’enfant est tout au départ. Il choisit, forme sa personnalité, et écarte tout ce dont il n’a pas besoin. Il se spécialise. La personnalité est donc ici quelque-chose qui se ferme.
L’enfant naît inachevé au point de vue biologique. Par contre, son système relationnel est très complexe. Il y a spontanément re-création d’une symbiose (état de non-distinction) entre l’enfant et sa mère. Quand il a faim, la mère lui donne aussitôt à manger. Il n’a pas besoin de réclamer pour assouvir. Il croit donc créer lui-même sa propre satisfaction, et vit dans l’illusion de n’avoir besoin de personne. Il se confond avec la mère et ne reconnaît pas le monde extérieur. Aucune notion de temps ou d’espace n’existe. Les perceptions de son corps sont très diffuses.
Le bébé a un état alterné d’éveil et de sommeil. Entre la mère et l’enfant, le principal moyen de communication se fait par le biais de la nourriture. C'est dans cette relation privilégiée établie entre la mère et le bébé que s'enracineront ses futures conduites alimentaires d'adolescent puis d'adulte.
Toute cette période caractérise le stade oral, avec présence des 2 zones érogènes que sont la bouche et la peau. En privilégiant la nourriture, la mère va donner un sens à l’acte de manger. L’enfant comprend ce mode de relation, l’accepte et l’utilise à son gré. Quand l’enfant tête le biberon, ce n’est pas seulement pour se nourrir, mais c'est aussi pour assouvir un besoin de décharge motrice. Ainsi un biberon vide pourra souvent lui suffire.
Naissance du plaisir
Le bébé mémorise l’enchaînement:
· Besoin
Satisfaction
Plaisir
Une fois cette mémorisation accomplie, l’enfant recherchera ce plaisir pour lui-même. Il sucera son pouce, une sucette… mais il sait se passer de l’alimentation pour trouver son plaisir.
Au stade oral, il y a 2 systèmes de régulations:
un système de régulation externe, représenté par la mère. Elle s’occupe de tous les besoins de l’enfant, entretenant l’illusion symbiotique. Elle est le principal stimulateur de l’enfant en le caressant, en le nourrissant… mais elle peut aussi protéger ses excitations, et les arrêter. La mère est ainsi le régulateur externe de l’enfant;
un système de régulation interne, représenté par la vie mentale. L’enfant est dominé par ses pulsions. La pulsion est une poussée obscure d’origine corporelle faisant tendre l’organisme vers un but: éliminer la tension, au moyen d’un Objet apportant la satisfaction. Chez le petit-enfant, l’Objet est partiel dans le sens où il s’agit d’une partie du corps de la mère (le sein ou le biberon). Le système de régulation interne de l’enfant est constitué par les fantasmes (représentations mentales élaborées à partir du senti). Les fantasmes l’aideront à apaiser ses tensions.
Les pulsions
Les théories freudiennes distinguent 2 grandes pulsions: la pulsion de vie (eros) et la pulsion de mort (thanatos).
Dans les pulsions de vie, on compte la pulsion d’auto-conservation, la pulsion sexuelle. Ces pulsions ont pour fonction de maintenir l’organisme, de lier les énergies.
Les pulsions de mort font tendre l’organisme vers un état zéro, vers la destruction. En font partie les principes de répétition, de chronicité, de régression.
La pulsion a deux aspects:
un aspect somatique (excitation érogène);
et un aspect psychique (manifestation de la pulsion dans la vie psychique).
L’aspect psychique de la pulsion sexuelle s’appelle la Libido. La Libido peut se tourner soit sur le Moi (narcissisme), soit sur les Autres (objectale).
Attention à ne pas confondre la pulsion et l’instinct, qui est quelque-chose d’uniquement biologique.
Les fantasmes sont les manifestations des pulsions. Ils permettent de libérer la tension, de prévenir la frustration vis-à-vis de la réalité extérieure. Ces pulsions représentent les possibilités offertes à l’enfant pour son développement psychique.
Le premier sourire vers 3 semaines est la première socialisation, amorce d’une communication autre qu’alimentaire.
Pour obtenir cet échange, il est nécessaire qu’il y ait le 'masque' formé par le front, les yeux, le nez et la bouche ("gestalt").
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Intervention orale de Mme Huguet, nov.1984 Transcrit, mis en forme par Mr D. Giffard pour le site "Psychiatrie Infirmière" : |