agonie          - formation pour Infirmier de Secteur Psychiatrique - cours de Mr Giffard -

 FORMATION DE BASE POUR SOIGNANT

 

AGONIE

 

 

 

Définition physique de l'agonie

 

On caractérise l'agonie comme étant la période terminale de la vie. Qu'elle résulte de la vieillesse ou de la maladie, elle est marquée par la défaillance des principales fonctions vitales. Ainsi s'observe une gêne respiratoire (respiration), une pâleur extrême (circulation sanguine), une grande immobilité, des tremblements ou au contraire un sursaut d'agitation (métabolisme)... etc.

 

 

Temps mesurable et temps vécu

 

Au niveau du temps mesurable, l'agonie peut avoir une durée variable: plusieurs heures, quelques minutes ou quelques secondes. En cas de mort subite, sa durée est nulle. Mais il s'agit ici du temps extérieur, quantifiable par une montre ayant pour base une valeur objective et universelle: la seconde.

 

Vécu par la personne, le temps intérieur est bien différent: subjectif et non-quantifiable, il peut être intense durant un seul (et dernier) battement de cœur, ou au contraire se ralentir à l'extrême pendant toutes les années que dure un coma profond.

 

 

On peut distinguer jusqu'à 7 stades de l'agonie

  1. Le choc : c'est la prise de conscience de l'issue fatale, en un moment très brusque de durée variable. Il y a le sentiment du passage d'un état normal, habituel, à un véritable face-à-face avec la mort. Le mourant se sent tout à coup différent des autres.

  2. La dénégation : c'est nier la maladie, l'inéluctable. Cela peut être plus ou moins long et intense. La personne essaie d'infirmer le diagnostic.

  3. La colère : comportement agressif vis-à-vis des gens de l'entourage, lié à un sentiment d'injustice: "pourquoi moi?". Le mourant perçoit le monde des vivants comme hostile. Il devient tyrannique envers sa famille et ressent un sentiment d'abandon. Très souvent, la phase de colère est entrecoupée de phases de dénégation.

  4. La dépression : phase la plus longue. Méfiance, apathie, repli sur soi-même, le mourant est amorphe. Il se fait du souci pour les gens qui l'entourent, pour le coup financier du traitement, pour la charge qu'il représente... Tout est insurmontable. Le malade déprime, et ne veut plus lutter.

  5. Le marchandage : révolte, insurrection de la conscience. Le mourant veut combattre la mort. Il conclut des pactes avec Dieu: "si je guéris, je construirai une église". C'est l'époque du complexe du Minotaure: "pourvu que ce soit un autre!".

  6. L'acceptation : la révolte est abolie, l'insurrection cesse. La personne entre dans une période de paix, règle ses affaires, prend congé des siens. Paradoxalement, elle suit de très près les traitements médicamenteux, en patient modèle. Le mourant est étranger à lui-même. Cela ne veut pas dire qu'il n'a plus la volonté de vivre, mais il accepte l'idée qu'il peut mourir. Il s'avance vers la mort activement, et entrevoit un seuil de perception nouvelle, un véritable passage vers la mort. C'est une période entrecoupée de chagrins préparatoires.

  7. La détente : période terminale. C'est le "décathexis", entraînant la fin des communications avec l'extérieur. Le corps vit toujours mais la conscience est ailleurs, envahie par la perception d'une réalité que personne ne connaît.

 

 

La mort au niveau psychique

 

La mort ne peut être imaginée psychiquement. Quand on rêve de la mort, c'est un message de castration qui renvoie au vécu du stade phallique.

 

L'angoisse de mort est un moteur de la vie. Ceux qui vivent uniquement dans le réel, sans fantasmer, subissent par là leur pulsion de mort.

 

Toute représentation est une façon de lutter contre la pulsion de mort: il est important de parler les choses, de mettre un mot sur les problèmes (ainsi l'enfant, en parvenant à mettre des mots sur ses états, sort du chaos).

 

 

 

Liens utiles:

 PSYCHIATRIE INFIRMIÈRE : COURS DE PSYCHOLOGIE

Intervention orale de Mme Huguet, février 85

Écrit, complété par Mr Dominique Giffard

pour le site "Psychiatrie Infirmière" : 

http://psychiatriinfirmiere.free.fr/,

références et contact e-mail.

Article d'Eugène Enriquez sur le

"travail de la mort dans les institutions"

 LE TRAVAIL DE LA MORT DANS LES INSTITUTIONS

bibliographie

 

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MAJ 27.04.14