equipe service public en danger
|
Salut, il me semble important de faire connaître ce nouvel appel de G. Baillon: 'J'accuse l'Etat de non assistance à équipes de service public en danger' Dossier témoignage 2004, courrier n° 91 |
J'accuse l'Etat de non assistance à équipes de service public en danger
J’accuse, par voie de conséquence, l’Etat, de maltraitance indirecte car les
patients de ces villes et de ces communes ne peuvent être soignés comme ils en ont besoin.
Depuis des dizaines d'années un nombre croissant d’équipes de psychiatrie en
France sont dans l'incapacité de répondre aux besoins des patients de leur secteur en raison de l'insuffisance connue publiquement de leurs moyens :
moins de 25 infirmiers ou un seul psychiatre voire aucun pour une population
de plus de 70.000 voire 120.000 habitants. Des équipes ainsi
‘détruites’
sont obligées de fermer soit un CMP, soit un centre d'Accueil... c’est à dire
qu’elles sont obligées de fermer les soins innovants, porteurs d’espoir, les
soins « de proximité », ceux qui changent l’image de la psychiatrie, car là,
elle était enfin ‘disponible’ ; elles sont obligées de se recroqueviller sur
les anciens services d’hospitalisation qui deviennent pléthoriques, espaces de promiscuité à nouveau marqués par le rejet et la stigmatisation…
cette
psychiatrie au lieu de soigner dans la ville, se voit forcée d’hospitaliser dans de mauvaises conditions; elle régresse dans ces communes à l’abandon
dans lequel elle s’est trouvée au siècle dernier.
Elle y est redevenue
inhumaine.
Pendant ce temps l’Etat cache une autre partie de la réalité française à l’opinion !
En effet depuis 30 ans, en raison de la convergence locale de tous
les acteurs sociaux et sanitaires, depuis les élus jusqu’aux soignants en passant par les administratifs et les usagers, d'autres équipes de
psychiatrie de secteur ont pu mettre en place une psychiatrie nouvelle, variée, adaptée, disponible, grâce à des moyens suffisants, elles ont pu
montrer la qualité du service rendu à la population quand la proximité et la continuité des soins sont assurées. Le résultat en est une nouvelle
psychiatrie simple, humaine qui se déploie sans exclusion, ni stigmatisation mais au contraire avec l’appui du tissu social environnant. C’est un progrès
considérable que les pays voisins admirent. C’est un espoir considérable.
Mais l'Etat ne soutenant pas son service public de psychiatrie, se limite à ne faire de cette activité que des "moyennes" nationales, celles ci
cherchent à démontrer qu’en raison de l’abandon des soins dans un certain nombre de communes c’est l’ensemble de la politique de secteur qui est
mauvaise, et l’Etat en déduit que les soignants de la psychiatrie sont critiquables, donc condamnables. Ce procès fait aux professionnels et à une
politique est doublement faux, et grave, nous voulons et nous pouvons le démontrer.
Il y a pire, l'Etat pour esquiver sa responsabilité écrase les équipes par des procédés incessants d'évaluation mal posés, multiplie les demandes de rapports qui, ne faisant que des "moyennes", masquent ces faits.
La responsabilité de l’Etat est grave. Il est temps que la vérité
soit connue, et que ce scandale cesse !
Devant ces faits nous demandons, nous, membres des équipes soignantes, et témoins de cette réalité contrastée, qu'une enquête parlementaire soit
réalisée, mettant clairement en évidence ces différences d'exercice dans le service public et ses raisons. Ce constat mettra en lumière la qualité du
projet de la politique de psychiatrie dite de secteur et permettra aux élus et aux médias de la défendre en
connaissance de cause, aux côtés des usagers et des soignants.
Appel de GUY BAILLON en 2004, PSYCHIATRE DES HÔPITAUX HONORAIRES, BONDY, 93
Si vous vous retrouvez dans ce texte, faites connaître vos signatures à :
baillon.guy@noos.fr