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Colloque de l’association « ACCUEILS ? »
Marseille -15 et 16 Mai 2003
« SEUILS »
(sagesse des seuils en psychiatrie)
Avec la psychiatrie de secteur nous nous situons à l’orée, au seuil, d’une psychiatrie intégrative : médecine de la citoyenneté humaine, dont nous avons construit les prémisses. Comment s’y engager ? Selon quelles priorités ? Avec quels outils ? Avec quels moyens ?
Le paradigme du « Seuil », dans toute sa polysémie (territoriale, temporelle, « passage », ou « effet cumulatif ») nous a paru riche à interroger, et propice à situer nos débats au plus près de notre clinique . Car la démarche d’accueil de la souffrance psychique est une clinique des seuils : qu’il s’agisse du lieu de la rencontre, ou de la séparation, d’entrée dans une maladie, « d’entrer en soins », ou de sortie d’un soin, ou encore d’effets cumulatifs : de seuils de tolérance, de seuils de déclenchement d’un changement, d’un trouble ou d’une rupture. Quoi qu’il en soit, c’est toujours le modelage du lien, dans sa fragilité et dans sa fiabilité qui fera du seuil le paradigme de l’accès ou de l’exclusion, de l’engagement ou du refus.
Dr Patrick CHALTIEL
La nature psychique d’une souffrance grave, profonde, tout comme l’existence d’un trouble psychique, sont le plus souvent objets d’un déni, c’est à dire qu’étant implicitement reconnus comme inacceptables, ils sont refusés, affirmés comme inexistants. Cela est logique, tout ce qui évoque déraison, laisse entrevoir que les limites que nous donnons au choix de nos pensées et de nos actes vont voler en éclats, ce qui est inacceptable, ainsi le terme de folie est actuellement exclu du langage…mais sa peur reste très présente.
Quelle est la nature du travail à opérer pour transformer ce déni ? pour vaincre cette résistance ? et pour qu’une aide soit accessible pour la personne qui souffre ? Le « seuil » était autrefois l’espace où l’on commençait à se connaître avant de décider de partager un moment de vie, temps nécessaire avant de faire l’expérience de l’hospitalité. La psychiatrie ne saurait être ‘imposée’ par la société à la personne qui souffre, sinon elle est violence sur la personne, intrusion, blessure narcissique supplémentaire. Un temps doit être consacré à cette action de ‘faire connaissance’ ; ce seuil ne constitue pas à lui seul la psychiatrie ; c’est un préalable indispensable pour que la psychiatrie soit « accessible », une étape nécessaire pour que la psychiatrie soit reconnue comme une « alliée » de la personne qui souffre.
Ne nous méprenons pas pour autant sur la nature de l’enjeu de l’échange qui se déroule ensuite dans le champ de la psychiatrie. Osons dire que c’est un combat ‘titanesque’ : celui de l’homme avec la folie. L’erreur, bien cartésienne, est de penser que ce combat se déploie exclusivement à l’échelle de l’individu seul ; cette tentation a entraîné les dérives de psychiatries qui se voudraient exclusivement biologique, ou comportementaliste-éducative. L’homme n’existe que dans le respect de sa globalité biopsychosociale ; son corps, sa vie psychique, son mode relationnel sont indissociables.
Le pari de la ‘Psychiatrie de Secteur’ est de dire que l’homme est en lien constant avec son propre groupe relationnel, sa constellation, et que le soin ne peut se tenir que dans l’ambiance d’un travail d’alliance avec ce groupe, ses proches, sa famille, sa Cité. Il découvre alors la ‘polyphonie’ de ces acteurs. Mais ces alliances de la personne, avec ses soignants, son entourage, sont en constant risque de rupture, sous le poids de la folie, et des tensions relationnelles. Des « seuils » sont à nouveau à convoquer pour permettre de « refaire connaissance », refaire lien entre la personne qui souffre, les soignants, et les proches, dans des échanges à trois.
Nous prenons la mesure de la difficulté de l’entreprise dans la violence des échanges qui apparaît aujourd’hui entre l’Etat et les professionnels de la Santé Mentale. Cette violence est une expression du déni de la folie par la société, tout comme l’est le retrait de la pensée sur la nature de la folie dans les rangs des soignants. Ici encore prenons le temps nécessaire pour décider du ‘seuil’ qui nous paraît utile pour faire émerger une compréhension faisant lien entre l’Etat et les soignants. Un temps permettant aux soignants d’élaborer une réflexion ‘lisible’ sur folie et déraison, et pour que la Société sache à chaque personne donner « sa place », même si cette personne a traversé un moment le champ de la folie et de la psychiatrie. Un « seuil » ici, après la douleur, après le soin, pour renouer avec la vie et ses liens.
Dr Guy BAILLON
Nos deux journées sont structurées en quatre débats triangulaires, (chaque débat est introduit par un ‘provocateur’, ensuite une équipe présente son travail, et sur ce récit plusieurs ‘critiques’ entament avec le public un échange triangulaire) proposant une incidence spécifique des pratiques de l’accueil ouvrant à la clinique des seuils, des passages, clinique de la continuité, de la contextualité, de la proximité … clinique de la psychiatrie de secteur dont nous ne resterons pas au seuil !
JEUDI 15 MAI 2003
9 h Votre accueil à Marseille : hôpital de La Timone
9 h 30 ® 10 h – Introduction : -Marseille, -et l’Association Accueils ?
10 h ® 12 h 30 1er triangle :
Contextualités : constellation du patient et sa Cité
Le tissu humain du secteur : étayage essentiel de la psychiatrie de secteur.
Témoignages : -sur le dire des patients, -sur les compétences des familles, -sur l’alliance avec le médecin de famille, -sur les liens avec les autres acteurs sociaux
L’expérience de l’associatif, le club comme creuset de la citoyenneté
Provocateur du débat : Grigori ABATZOGLOU /Pédo-psychiatre – Salonique
-intervenant : Une équipe au travail à Marseille (Service du Dr Dolorès BOISSINOT-TORRES)
- critiques : - Jean CANNEVA (UNAFAM), - Mme Claude FINKELSTEIN (FNAPSY) sous réserve, -- ACCUEILS.
-le Public
14 h ® 16 h 30 – 2ème triangle:
Temporalités : temps des ‘seuils’
Seuils nécessaires : le temps qu’il suffit. Durées et rythmes. Contre la « fast-psychiatry ».
Un préalable au soin : l’accueil. Son alliance subversive à la temporalité de l’urgence.
Lors des ruptures : scansion de la chronicité, vers une « continuité suffisamment bonne ».
Lors du retour dans le tissu social : d’autres seuils encore.
Provocateur du débat : Bernard ODIER /Psychiatre – Paris ASM 13
-intervenant : Une équipe au travail à Villejuif (Service du Dr Annie Ruat)
-critiques : - CEMEA - ACCUEILS,
-le Public
20 h 30 – MARSEILLE FESTIVE
VENDREDI 16 MAI 2003
10 h ® 12 h 30 – 3ème triangle:
Spatialités : lieux des seuils
Topologie de l’accueil psychiatrique. Lieux neutres.
Les espaces d’accueil : accueil thérapeutique, accueil social
L’accueil à domicile
L’accueil après le soin ; seuils de la Cité.
Lieux des liens à nouer et renouer
Provocateur du débat : Dimitri KARAVOKYROS /Psychiatre – Hautes Alpes
-intervenant : Une équipe au travail à St Maurice (Service du Dr Patrick Bantman)
-critiques : - SERPSY, - ACCUEILS
-le Public
14 h ® 16 h 30 – 4ème triangle:
Formation –Créativité-Reconnaissance
Vers un « mouvement de la psychiatrie de secteur »
(psychothérapie de secteur)
Formation des acteurs soignants et des acteurs sociaux autour de la créativité.
Quelles compétences ? quelles motivations ? quels étayages théoriques ?
Une psychiatrie engagée dans une volonté de changement,
de renouvellement, de négociation, d’ouverture, d’innovation.
Provocateur du débat : la SOFOR : Francis JEANSON, Nicole RUMEAU, docteur Michel MINARD.
-intervenant : ACCUEILS
-critiques : Grigori ABATZOGLOU, Bernard ODIER, Dimitri KARAVOKYROS.
-le Public
: Repères … par le Dr .Hélène Chaigneau
V.5
Bulletin d’inscription
A envoyer à :
SOFOR partenaire pour ce colloque de l’association « ACCUEILS ? »
SOFOR-
15 rue de Belgique 33800 BORDEAUX, tel 05 56 91 39 58 télécopie 05 56 94 15 72sofor@wanadoo.fr
Nom :……………………… Prénom…………………
Fonction : Infirmiers o Médecins o Psychologues o
Assistants socio-éducatif o Educateurs o
Autres o précisez ……………
Adresses :
professionnelle :…………………
personnelle :……………………
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REGLEMENT
Participation au colloque de l’association « ACCUEILS ? »
Formation permanente : 150 €
Inscription individuelle : 125 € par personne
o Ci-joint un chèque de ……... euro à l’ordre de SOFOR.
SOFOR-15 rue de Belgique 33800 BORDEAUX, tel 05 56 91 39 58
télécopie 05 56 94 15 72
sofor@wanadoo.fr
Prière de s’inscrire avant le 15 AVRIL vous recevrez le programme détaillé avec les précisions sur les intervenants