Lettre ouverte aux vaticinateurs et autres planificateurs 

 

 

Lettre ouverte aux vaticinateurs et autres planificateurs

 

 

Août 2004

 


 

 


HUMEUR CANICULAIRE

"Lettre ouverte aux vaticinateurs et autres planificateurs."

 

Dossier témoignage, courrier n° 109

 

 


 

 

« La théorie compte pour beaucoup dans notre métier, mais je ne peux m'empêcher de penser, qu'importe encore davantage la capacité de mettre en mots ce que l'on ressent et de dire ce dont on est persuadé. Dès lors, comme pour nos patients, le problème est d'être entendu. Au fil du temps, j'en arrive à constater que la résolution de soutenir une vraie parole, comme l'obstination à défendre une place pour la subjectivité sont appréciées comme des bombes artisanales, surtout lorsqu'elles sont déposées au pied du mur d'une psychiatrie qui s'accroche encore à sa fonction d'exclusion et à son inertie structurelle. »

Tony Lainé.
Eloge de la démocratie - V.S.T - N° 13 - 1990

 

 


 

 

Nous sommes de plus en plus nombreux (enfin je le rêve) à refuser le règne de la moyenne et du juste milieu (Réf à l'article de J. Ralite paru dans le journal l'Humanité du 18 II 2004).

 

Malgré l'aspect courtois des différentes démarches « protocolisantes » la convivialité de celles concernant la qualité, il s'agit nous l'avons bien compris de faire dites-vous : « mieux avec moins » ! Cela fait des années que nombre d'entre nous travaille à vouloir transformer les rapports hiérarchiques, en tentant d'instaurer de la confiance et du respect, ce que vous n'obtiendrez pas par la mise en place de procédures et de protocoles, si les dysfonctionnements que le système économiste génère et qui sont inhérents à tout système bureaucratique, ne sont pas modifiés. Vous soutenez cette déréglementation au prix pour certains d'entre vous de reniement d'une éthique de service public et de vos engagements anciens, vous dévoyez les concepts fondateurs de la psychiatrie de secteur et de la psychothérapie institutionnelle, après vous être laissés séduire par les sirènes Rennaises en devenant des planificateurs qui détournent les citations » des pères fondateurs.

 

(Je ne suis pas de ceux qui prennent ces faiblesses pour dérisoires. Qu'échapper à l'emprise de ce que l'on prétend combattre ne soit pas si aisé, je le sais de reste. Que la résolution dialectique d'épisodes aussi foncièrement contradictoires soit le principe même de la fertilité la plus accomplie, dans laquelle la fertilité de la critique et de la production dans et par le groupe s'accomplit en se dépassant, je le sais plus profondément encore.

L. Bonnafé

LA LEÇON SURRÉALISTE  "Une leçon de morale" (Paul Eluard) 

Evolution Psychiatrique I - 1979)

 

 


 

 

 

Nous croyons à la dispute, la recherche du consensus ne vous entraîne-t-elle pas vers la déliquescence de toute position forte et progressiste. La pensée unique dont vous vous faites les défenseurs, entraîne la psychiatrie dans des dérives scientistes qui nous éloignent de pratiques humanistes et soignantes.

 

(l'évaluation s'arrête là où l'intérêt économique commence. Finalement, c'est un outil extrêmement pervers pour rationaliser le plus possible les soins et l'accès aux soins.

PATRICE PELLOUX AU FORUM DES PSYS -
janvier 2004.)

 

 


 

 

 

Depuis plusieurs années la spirale technocratique et gestionnaire vous a aspirés, de réformes en reniements vous collaborez allégrement à la mort d'un service public de psychiatrie qu'en son temps nous avions souhaité

(UNE VOIE FRANCAISE POUR UNE PSYCHIATRIE DIFFERENTE . RAPPORT DEMAY 1982).

 

La privatisation est en marche, la perte de repères cliniques depuis 1992, fait que des générations de soignants travaillent dans des conditions inacceptables, sans filet, avec des effectifs sans cesse réduit, alors que nous savons, mais vous aussi, que pour développer des soins de qualité dans le cadre d'une politique de secteur ce sont des hommes et non des murs qu'il nous faut. Alors reprenez vos esprits et cessez d'être des vaticinateurs. Oui l'avenir doit-être le contraire de celui auquel l'O.M.C et les zélés valets du Medef nous préparent. Toutes les régressions sociales qui viennent d'être prises (retraite, sécurité sociale.) l'ont été avec des complicités auxquelles vous avez participé. Dans vos certitudes, il y a celles qui se succèdent, assénant en parlant selon les modes du jour de votre conception quantitative de la qualité. Lucien Bonnafé serait dans cette période de forte turbulence, à nous rappeler l'importance du D.P.R, qui mine toute réflexion collective sur les dérives auxquelles nombre d'entres vous collabore. Oui Diviser Pour Régner est à l'ouvre dans cette entreprise de démolition de ce que nous avions construit, les pratiques d'une politique de psychiatrie de secteur résistent mal à l'hospitalocentrisme gestionnaire.

 

 


 

 

 

Yves Gigou
Infirmier de secteur psychiatrique.

Cadre supérieur de santé.

94. Villejuif

 

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