Cher
Monsieur,
Tout d’abord bravo pour votre site et la qualité de l’article mentionné (voir: "St
Alban, lieu de psychothérapie institutionnelle").
Comme j’y vois votre souci d’exactitude, je me permets de vous faire part d’une possible correction à la partie
consacrée à l’année 1942. J’ai le livre qui rend compte du Colloque de Montpellier sous les yeux, publié en 1943.
On y trouve trois interventions de Paul Balvet : la
première, avec Chaurand et Tosquelles, porte sur 60 malades traités par électrochoc, et les auteurs en soulignent l’efficacité
et l’innocuité (Je précise que c’était à l’époque une opinion générale et que bien des psychiatres et des
patients préféraient «tenter quelque chose» que de se laisser aller à l’impuissance, ce qui est, on va le
voir, cohérent avec ce que va dire Balvet plus loin). La seconde, avec Chaurand, traite du régime alimentaire et des
restrictions à Saint Alban, en note les tragiques effets (ainsi que ceux de l’absence de chauffage en plein hiver) mais
ne les dénonce pas réellement. La troisième s’intitule «Asile et hôpital psychiatrique», est faite par
Balvet seul, et est en effet un texte splendide dénonçant ce qu’est devenue la psychiatrie française et ce à quoi
sont ravalés les psychiatres et, évidemment leurs patients ; voués à la mort, non par le régime de Vichy, mais par l’institution
elle-même. Ce texte est à mon avis d’inspiration très pinélienne, Pinel étant cité mais pas Hermann Simon. Il
évoque notamment la psychiatrie comme «ce qui n’est déjà plus une maladie, mais un déclin».
Cette remarque est faite dans le but de ne pas opposer la mythologie à la mythologie contraire
J
Avec mes amitiés et mes encouragements,
Courrier
reçu le 11 décembre 2013
et
écrit par Dr Philippe Hennaux,
Directeur
médical de l’Equipe.
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