FO sante: la tribune, automne 2007  

FO la tribune des services publics et de santé

 

FO santé automne 2007, page 18: "9ème conférence nationale FO de psychiatrie".

24 mai 2007, tour d'horizon des problèmes en psychiatrie.

 

" CONFÉRENCE  NATIONALE  de  PSYCHIATRIE "

 

 

Plus de 125.000 lits et places ont été supprimés depuis les années 1970... Dans bien des cas, faute de places ou de lits d'accueil, des malades ne sont pas admis ou doivent sortir prématurément (accès au témoignage du psychiatre Jean Oury: "la mode des séjours courts, c'est criminel").

 

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La prévalence des troubles mentaux des personnes détenues oscille entre 20 et 40% selon les enquêtes (accès au dossier "troubles mentaux"). Ainsi, plus de 12.000 détenus présentent une symptomatologie psychiatrique sévère dont 4000 schizophrènes. Face à l'augmentation des malades qui présentent un réel caractère de dangerosité, les soins dispensés en prison sont notoirement insuffisants. Les hospitalisations d'office augmentent et les secteurs ont de plus en plus de difficulté à assurer correctement la prise en charge de ces détenus (accès au dossier "hospitalisation d'office"). Bien que la création d'unités spécialisées de type U.H.S.A. (unité d'hospitalisation spécialement aménagée) soit prévue, ces "hôpitaux prisons" ne sont sans doute pas la seule solution...

 

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Les restrictions budgétaires impactent directement les effectifs, leur répartition et les qualifications: ni les thérapeutiques, ni les structures, ni les conditions de soins ou d'hospitalisation ne peuvent s'appréhender sans les équipes adéquates. Sans vouloir stigmatiser les nouveaux infirmiers qui n'ont pas choisi les contenus de leur diplôme et qui sont nombreux à avoir fait d'emblée le choix de la psychiatrie, il faut reconnaître que depuis l'instauration du diplôme unique en 1992 (accès au dossier "histoire de la psychiatrie infirmière"), la formation est si gravement carencée que le ministère a dû mettre en place une formation obligatoire d'adaptation à l'emploi pour les nouveaux diplômés devant exercer en psychiatrie!! Et ce n'est pas le tutorat proposé par le plan "psychiatrie santé mentale" qui pourra, seul, satisfaire à l'objectif de transmission de la culture psychiatrique aux nouveaux professionnels...

 

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Le nombre croissant de postes d'infirmiers vacants non pourvus, l'accélération du "turn-over" de personnels qui ne souhaitent pas continuer à travailler dans des conditions à ce point dégradées, constituent des signaux extrêmement préoccupants pour l'avenir immédiat. En parallèle, l'augmentation du recrutement d'aides-soignants ou d'aides médico-psychologiques est telle qu'on est en droit de se demander s'il ne s'agit pas tout bonnement de baisser la masse salariale... Ces personnels doivent bénéficier d'une formation leur permettant d'exercer leur métier en psychiatrie et de la reconnaissance qui leur est due.

 

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Hormis la mise en exergue d'événements susceptibles de renforcer le sentiment d'insécurité dans la population, on ne peut que s'interroger sur la chape de plomb médiatique qui pèse sur le phénomène de la violence en psychiatrie.

 

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Depuis la dernière conférence nationale de psychiatrie, les plans et les réformes se sont succédés à un rythme effréné. Le plan "Hôpital 2007" et sa "nouvelle gouvernance" introduite par l'ordonnance du 2 mai 2005, constitue une menace sur l'avenir des secteurs. Le plan "Psychiatrie et santé mentale 2005/2008", au nom de la baisse des coûts de santé, ne se préoccupe pas de répondre aux besoins et dessine de nouvelles orientations en transférant une partie des activités qui relèvent du secteur sanitaire vers le social et le médico-social. Depuis janvier 2007, le ministère a imposé la généralisation du recueil d'informations médicales en psychiatrie (R.I.M. psy) qui participe à la mise en place de la Valorisation de l'Activité en Psychiatrie (V.A.P.). Il s'agit, ni plus ni moins, d'appliquer la logique de la T2A au champ de la psychiatrie. Ces recueils de données rencontrent des résistances et des difficultés de mise en oeuvre, détournent un temps précieux de soignants et posent clairement la question du respect du secret médical (lire à ce sujet la "lettre ouverte" que Pierre Paresys, président de l’union syndicale de la psychiatrie, adressa au ministre de la santé).

 

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La conférence nationale de psychiatrie se félicite du retrait des articles 18 à 24 du projet de loi sur "la prévention de la délinquance" qui voulait assimiler les patients hospitalisés d'office à des délinquants. Au moment où la ministre de la santé, Mme Bachelot, prend ses fonctions, la conférence tient à rappeler certaines revendications:

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ARTICLE PARU DANS "LA TRIBUNE", FO SANTÉ septembre, octobre et novembre 2007, page 18.

 

 

 


 

 

 

 

 

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