psychotherapie institutionnelle 

psychotherapie institutionnelle histoire infirmier secteur psychiatrique psychiatrie

 

 

 

Psychothérapie institutionnelle 

 

 

Elle se théorise à partir de 1940 et durant toutes les années d'occupation. Dans un premier temps on observe l’extension des idées psychanalytiques au profit des groupes ( MORENO ), des soignants (Henri EY), et lors de l’expérience de St ALBAN (accès au dossier "Saint Alban") où se sont retrouvés des psychiatres comme BALVET, DAUMAIZON et BONNAFE: ce fut à cette occasion qu’apparurent les premières idées françaises de désaliénisme, avec participation du personnel infirmier à la prise en charge thérapeutique du malade; d’exécutant, l’infirmier devient soignant.

En 1949, création des C.E.M.E.A. (centres d’entraînement aux méthodes éducatives actives). Psychiatrie et éducation sont liées. Est observée à cette époque une pathologie propre au milieu hospitalier, surtout chez les schizophrènes: on cherchera des moyens de guérir les malades en intervenant sur l’équipe soignante ( RACAMIER, «  Sociopathologie des schizophrènes. »).

 

Définition : "méthode permettant de créer une aire de vie avec un tissu inter-relationnel, où apparaissent les notions de champ social, de champ de signification, de rapport complémentaire, permettant la création de champs transférentiels multi-focaux." OURY

-  La thérapie institutionnelle doit permettre à une équipe de fonctionner de manière plus harmonieuse, donc plus soignante.

 

Fonctionnement : les psychothérapies institutionnelles prennent des formes variées suivant le champ d’action et l’équipe mais néanmoins, au sein d’un même hôpital ( équipe soignante, administration, services généraux ), doit se développer une cohésion et la thérapie doit conserver un fonctionnement global uniforme.

      -  Prise de conscience du contre-transfert ( c’est un « à-priori » de l’équipe soignante envers tel ou tel malade, en dehors de toute visée soignante.). Ces contre-transferts existent toujours mais il est bon d’en avoir conscience. Par exemple, le service peut prescrire des médicaments pour soigner, au niveau fantasmatique, sa propre angoisse, à travers un soin des malades. L’équipe doit s’astreindre à un grand nombre de réunions de groupe afin de minimiser l’influence du contre-transfert.

      -  Le travail thérapeutique ne dépend pas de l’ensemble des soignants mais l’ensemble de l’équipe bénéficie du travail d’une minorité de soignants.

      -  Tout système institutionnel n’a de valeur que s’il est conçu pour disparaître et être remplacé par un autre, provisoire lui aussi.

  

Moyens : le malade doit se trouver entouré d’Objets vis-à-vis desquels il établira des relations, et à l’égard desquels il manifestera tous ses moyens de défense. Ces Objets devront garder une certaine mouvance pour pouvoir prêter forme aux élaborations fantasmatiques du patient. Le personnel soignant, le personnel administratif, les services généraux sont de tels Objets mais il faut absolument éviter que tel infirmier plutôt que tel autre, telle personne plutôt qu’une autre ne joue un rôle privilégié. Parmi les moyens de défense du malade, citons l’agressivité, la projection, l’anorexie, la T.S. etc.

      -  Réunions soignant-soigné et/ou soignant-soignant. Il faut éviter le non-sens de la « réunion non-thérapeutique » au cours de laquelle s’échangent les informations sans articulation significative pour la compréhension soignante. Il faut éviter aussi l’utopie de la « réunion-rêve », perdant le contact avec le réel pour privilégier l’imaginaire, ne tenant compte que du désir du soignant.

      -  Clubs intra et/ou extra hospitaliers, comme les ateliers d’ergothérapie, mobilisant les affects autour de la création, ou encore les clubs sur le quartier, à l’extérieur de l’hôpital. Tous ces clubs doivent prôner l’échange (marchandises, langage, social, ou relationnel) et le travail thérapeutique est justement de guider et d’informer.

      -  Groupes, organisés ou spontanés, comme les groupes de gestion, de contrôle analytique, d’enseignement, de lecture, de classe sociale, d’oralité etc. L’intervention institutionnelle se fait au niveau de la stratégie et de l’invention.

Il faut éviter que ces groupes, trop nombreux, n’entraînent un processus de clivage par leurs interactions discordantes. Il faut utiliser tous les moyens disponibles pour parvenir à la meilleure cohésion possible, avec une bonne articulation des infos, des contrats révisables, un accueil permanent…

 

 

Haut de Page